Square Claude Ligot

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Le square Claude Ligot fut dénommé par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes le 28 avril 1975. Il est situé à l'angle de la rue d'Échange et de la rue de Dinan dans le quartier 1 : Centre.

Le square subit une transformation à partir de janvier 2018 pour valoriser cet espace entourant l'édifice attenant qu'est le théâtre du Vieux Saint-Étienne, inscrit aux Monuments historiques en 1926[1], en redessinant le paysage. Le chantier fut mené en 2018. Il comporte la réalisation d'un jardin médiéval, espaces de jeux au nord-ouest, et un espace sablé pouvant accueillir les jeux de palets ou de boules à l'ouest[2]. Le nouveau square fut achevé au printemps 2019[3].

Cette dénomination est à la mémoire de :

Claude Ligot

Résistant mort en déportation (21 février 1924, la Ferté-Bernard, Sarthe - 13 avril 1945, Mauthausen). [4]

Claude, René Ligot avec sa famille vient habiter Rennes où il fréquente le cours complémentaire de la rue d'Échange. Dès le début de l'Occupation, Claude Ligot décide d'accomplir des actes de résistance. Avec trois camarades, il se rend en zone libre, avec l'ambition de rejoindre l'Angleterre. Le projet échoue, Claude revient à Rennes où il s'engage à fond dans la Résistance et entre au réseau "Ker" de la France Libre où il est chargé de mission en qualité d'agent P.2. Le réseau "Ker" dépend du réseau "Johnny", reconnu réseau "Français Libres" est créé fin 1940 par des Bretons, Jean Milon, fils du doyen de la faculté des Sciences et Jean Le Roux.

Claude Ligot participe à différentes missions de transmission de renseignements sur les armées d'occupation et sur la situation des aviateurs alliés tombés en France. En juillet 1942, le réseau Johnny cesse pratiquement d'exister, anéanti par les arrestations. Ce réseau et celui de "Ker" vont perdre 197 agents. Au début d'avril 1943, Ker ne compte plus qu'une quarantaine de membres. Suite à une dénonciation après une opération de parachutage, le réseau est démantelé et Claude Ligot, arrêté le 6 avril 1943, est interné avec les autres membres du réseau à la prison Jacques-Cartier.

Il est ensuite envoyé à Paris en application du décret "NN" ("Natch und Nabel", "Nuit et Brouillard"). Le décret "NN" dit que l'intéressé doit être traduit en justice dans son propre pays, dans un délai de 8 jours et qu'une condamnation à mort soit prononcée. Si ces conditions ne peuvent être remplies l'inculpé est déporté secrètement en Allemagne pour être jugé et condamné à disparaître sans laisser de traces, emprisonné dans un camp au sigle NN où il est condamné à mourir d'épuisement par le travail et les mauvais traitements. La volonté d’Hitler est de faire disparaître dans la souffrance les ennemis du Reich. Procès à huit clos, il est isolé de tout et de tous et, en cas de décès, la famille n'est pas avertie. Sont concernés tous ceux qui sont accusés d'attentats à la vie et coups portés aux personnes, d'espionnage, de sabotage, de menées communistes, de fomentation de troubles, d'avantages procurés à l'ennemi par aide portée au passage des frontières, de tentative de gagner les forces armées ennemies, d'aide portée aux membres des forces armées ennemies […], enfin en cas de détention illégale d'armes.

Le 6 janvier 1944, après plusieurs mois d'interruption, les transports de déportés "NN" reprennent. Les détenus sont convoyés à la gare de l'Est pour être emmenés par train à destination de Berlin. Arrivé à la gare de Strasbourg, le wagon est accroché à un autre train et prend la direction de Rothau, la gare du Camp de Natzweiler-Struthof dans l'est de la France. Dans ce convoi se trouvent dix membres du réseau Johnny-Ker arrêtés dans l'Ouest. Claude Ligot devient alors le Häftlinge (détenu), avec le matricule 6848, avec un triangle rouge et deux lettres : NN. IL est ensuite dirigé vers l'Allemagne et se retrouve déporté au camp de Nordhausen, où il décède.

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Note et références