« Promenade Danielle Casanova » : différence entre les versions

 
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Fin 1927, à 18 ans, elle arrive à Paris, chez son frère journaliste, pour poursuivre ses études. Elle adhère rapidement à l'{{w|Union Fédérale des Étudiants}} (U.F.E.), une organisation étudiante de gauche, dont elle devient la responsable de la section dentaire. Tout en poursuivant ses études, elle exerce son métier dans un petit cabinet dentaire. En 1928, celle qui qui se fait appeler désormais Danielle Périni adhère au Mouvement de la Jeunesse Communiste et commence une carrière politique. Membre du bureau régional de la région parisienne, elle rejoint le Comité central. Elle y rencontre un militant, du cercle d'étudiants corses, Laurent Casanova, étudiant en droit, qu'elle épouse le 12 décembre 1933. En février 1934, elle est la seule femme élue au comité central de la Jeunesse communiste.  
Fin 1927, à 18 ans, elle arrive à Paris, chez son frère journaliste, pour poursuivre ses études. Elle adhère rapidement à l'{{w|Union Fédérale des Étudiants}} (U.F.E.), une organisation étudiante de gauche, dont elle devient la responsable de la section dentaire. Tout en poursuivant ses études, elle exerce son métier dans un petit cabinet dentaire. En 1928, celle qui qui se fait appeler désormais Danielle Périni adhère au Mouvement de la Jeunesse Communiste et commence une carrière politique. Membre du bureau régional de la région parisienne, elle rejoint le Comité central. Elle y rencontre un militant, du cercle d'étudiants corses, Laurent Casanova, étudiant en droit, qu'elle épouse le 12 décembre 1933. En février 1934, elle est la seule femme élue au comité central de la Jeunesse communiste.  


Tout en poursuivant son activité de chirurgien-dentiste, elle poursuit son activité politique. Danielle Casanova est chargée, avec Marie-Claude Vaillant-Couturier<ref>[[Jardin Marie-Claude Vaillant-Couturier]]</ref>, de fonder l'Union des jeunes filles de France, à laquelle va adhérer Charlotte Delbo<ref>[[Promenade Charlotte Delbo]]</ref>, leur future compagne de captivité. Tandis que Laurent Casanova est devenu secrétaire de {{w|Maurice Thorez}}, Danielle, en 1936, devient secrétaire générale de l'Union des jeunes filles en France, qui participe au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme. Elle organise des actions humanitaires pour les républicains espagnols, suite à la {{w|guerre civile en Espagne}}.
Tout en poursuivant son activité de chirurgien-dentiste, elle poursuit son activité politique. Danielle Casanova est chargée, avec {{w|Marie-Claude Vaillant-Couturier}}, de fonder l'Union des jeunes filles de France, à laquelle va adhérer {{w|Charlotte Delbo}}, leur future compagne de captivité. Tandis que Laurent Casanova est devenu secrétaire de {{w|Maurice Thorez}}, Danielle, en 1936, devient secrétaire générale de l'Union des jeunes filles en France, qui participe au Comité mondial des femmes contre la guerre et le fascisme. Elle organise des actions humanitaires pour les républicains espagnols, suite à la {{w|guerre civile en Espagne}}.


En septembre 1939, le PCF est interdit, Danielle Casanova entre dans la clandestinité. Elle dirige la Voix des femmes, l'action des femmes contre l'occupant et forme les premiers noyaux qui donneront naissance à l'Union des Femmes Françaises. Elle joue un rôle important au Front national universitaire. Son mari est prisonnier de guerre. Avant l'entrée de l'occupant dans la capitale, avec une camarade, elle sauve les archives du Parti. Danielle s'occupe ensuite de l'édition clandestine du journal "l'Avant-Garde". En 1941, elle lance le n°1 du bulletin "le trait d'union des familles de prisonniers de guerre", qui va paraître jusqu'en 1944.
En septembre 1939, le PCF est interdit, Danielle Casanova entre dans la clandestinité. Elle dirige la Voix des femmes, l'action des femmes contre l'occupant et forme les premiers noyaux qui donneront naissance à l'Union des Femmes Françaises. Elle joue un rôle important au Front national universitaire. Son mari est prisonnier de guerre. Avant l'entrée de l'occupant dans la capitale, avec une camarade, elle sauve les archives du Parti. Danielle s'occupe ensuite de l'édition clandestine du journal "l'Avant-Garde". En 1941, elle lance le n°1 du bulletin "le trait d'union des familles de prisonniers de guerre", qui va paraître jusqu'en 1944.
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== Épargnée par sa profession de dentiste ==
== Épargnée par sa profession de dentiste ==


Arrivée à Birkenau, au moment où les détenues doivent se déshabiller, être tondues et tatouées, un SS demande s'il y a '''une dentiste'''. La dentiste qui était alors en fonction est décédée du typhus. Danielle Casanova, matricule 31655, se désigne. Elle passe immédiatement à l'immatriculation. On l'installe aussitôt dans son cabinet dentaire. Seuls peuvent se faire soigner, les kapos, les chefs de travail et les prisonnières privilégiées. Danielle Casanova reste proche de ses camarades qui ne font pas partie de celles-ci. '''Elle se retrouve malgré elle dans une situation exceptionnelle : pas d'appel, pas de travail en dehors, pas de corvées, pas de coups.''' Elle cherche à placer dans des conditions moins atroces les camarades de son convoi. Dès le début, elle arrive à faire admettre comme médecin, {{w|Marie Politzer|Maï Politzer}}, douze autres sont prises comme infirmières et deux comme couturières. Elle apporte aux autres des suppléments de nourriture, des couvertures, des médicaments, etc. Le soir lorsqu'elle le peut, elle se faufile au block 26, où se trouvent ses camarades pour les soigner.
Arrivée à Birkenau, au moment où les détenues doivent se déshabiller, être tondues et tatouées, un SS demande s'il y a '''une dentiste'''. La dentiste qui était alors en fonction est décédée du typhus. Danielle Casanova, matricule 31655, se désigne. Elle passe immédiatement à l'immatriculation. On l'installe aussitôt dans son cabinet dentaire. Seuls peuvent se faire soigner, les kapos, les chefs de travail et les prisonnières privilégiées. Danielle Casanova reste proche de ses camarades qui ne font pas partie de celles-ci. '''Elle se retrouve malgré elle dans une situation exceptionnelle : pas d'appel, pas de travail en dehors, pas de corvées, pas de coups.'''<br> Elle cherche à placer dans des conditions moins atroces les camarades de son convoi. Dès le début, elle arrive à faire admettre comme médecin, {{w|Marie Politzer|Maï Politzer}}, douze autres sont prises comme infirmières et deux comme couturières. Elle apporte aux autres des suppléments de nourriture, des couvertures, des médicaments, etc. Le soir lorsqu'elle le peut, elle se faufile au block 26, où se trouvent ses camarades pour les soigner.


== Liens internes ==
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