« Yvonne Jean-Haffen » : différence entre les versions

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("Quel rêve à réaliser ! Le japon et les Indes !" : texte déplacé vers rue Mathurin Méheut)
 
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C’est dans l’atelier intime de La Grande-Vigne située sur le port de Dinan qu’elle collabore avec Mathurin Méheut sur les '''grands décors de l’Institut de géologie de Rennes''', aujourd’hui conservés à l’[[université de Rennes]] (anciennement université Rennes I). Le dossier est accepté par les Beaux-Arts début 1942, Mathurin Méheut signe un contrat de cession en avril 1942. Devant l’ampleur de la commande, le peintre a obtenu l’autorisation de se faire assister par Yvonne Jean-Haffen.
C’est dans l’atelier intime de La Grande-Vigne située sur le port de Dinan qu’elle collabore avec Mathurin Méheut sur les '''grands décors de l’Institut de géologie de Rennes''', aujourd’hui conservés à l’[[université de Rennes]] (anciennement université Rennes I). Le dossier est accepté par les Beaux-Arts début 1942, Mathurin Méheut signe un contrat de cession en avril 1942. Devant l’ampleur de la commande, le peintre a obtenu l’autorisation de se faire assister par Yvonne Jean-Haffen.


Elle illustre également de nombreux ouvrages tels que En dérive de Roger Vercel (1945), Champignons de Roger Heim (1948), En parcourant la Normandie de Jean de La Varende (1953), et Fontaines en Bretagne d’Yves Milon (1964).
Elle illustre également de nombreux ouvrages tels que ''En dérive'' de Roger Vercel (1945), ''Champignons'' de Roger Heim (1948), ''En parcourant la Normandie'' de Jean de La Varende (1953), et ''Fontaines en Bretagne'' d’Yves Milon (1964).


Elle participe à la réalisation de décors pour paquebots et bâtiments, tout en explorant l’art de la céramique à Quimper et à Sèvres. En 1937, elle acquiert, avec son époux, une résidence secondaire en Bretagne : La Grande-Vigne, située sur le port de Dinan. Ce lieu devient non seulement sa maison, mais aussi un véritable espace de création.
Elle participe à la réalisation de décors pour paquebots et bâtiments, tout en explorant l’art de la céramique à Quimper et à Sèvres. En 1937, elle acquiert, avec son époux, une résidence secondaire en Bretagne : La Grande-Vigne, située sur le port de Dinan. Ce lieu devient non seulement sa maison, mais aussi un véritable espace de création.
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Le musée Yvonne Jean-Haffen a dans ses collections nombreuses lettres illustrées de Mathurin Méheut à sa jeune élève<ref>https://www.dinan.fr/mes-loisirs/culture-et-patrimoine/le-patrimoine/les-musees/musee-yvonne-jean-haffen/</ref>. Ce fonds offre une source mémorielle pour la [[Rue Yvonne Jean-Haffen]] de Rennes pour mais aussi une source d'inspiration pour le jumelage entre Rennes et [[Sendaï]] au Japon.
Le musée Yvonne Jean-Haffen a dans ses collections nombreuses lettres illustrées de Mathurin Méheut à sa jeune élève<ref>https://www.dinan.fr/mes-loisirs/culture-et-patrimoine/le-patrimoine/les-musees/musee-yvonne-jean-haffen/</ref>. Ce fonds offre une source mémorielle pour la [[Rue Yvonne Jean-Haffen]] de Rennes pour mais aussi une source d'inspiration pour le jumelage entre Rennes et [[Sendaï]] au Japon.


== « Quel rêve à réaliser ! Le Japon et les Indes !» ==
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Mathurin Méheut a obtenu une Bourse Autour du Monde par l’intermédiaire de l’Université de Paris dans la cadre de la donation d’Albert Kahn. Celle-ci a été actée le 24 novembre 1913.
 
Les Archives Nationales conservent les dossiers des Boursiers Autour du Monde dont celui de Mathurin Méheut.
 
=== Pour la première fois, un artiste va être appelé à bénéficier de la grande bourse de voyage fondée il y a quelque vingt ans par M. Albert Kahn ===
 
« Mathurin Méheut, dans ses études de la flore et de la faune des côtes de l’Atlantique, n’a pas seulement fait preuve d’un talent remarquable, il a encore étudié cette flore et cette faune avec un tel scrupule, avec une observation si attentive et si précise, soit dans le détail, soit dans l’ensemble et en mouvement, soit sur place, parmi les rochers et dans l’eau, soit devant l'aquarium de Roscoff, que ses œuvres, selon le mot d’un membre de notre comité, M. Yves Del âge, professeur à la faculté des sciences et directeur de la station marine zoologique de Roscoff, constituent des documents tellement précis que les savants mêmes et les zoologistes peuvent y recueillir de précieux renseignements&quot; jusqu’alors inconnus.
 
Bien que Mathurin Méheut ne se soit pas préoccupé exclusivement du caractère scientifique de son œuvre et qu’il ait surtout sincèrement traduit ses observations de la nature — d’une nature peu connue et cependant riche en beautés, — cette œuvre est essentiellement utile, et en cette qualité justifie la récompense que nous comptons lui décerner. »
 
=== « Que de travail à faire ! Et que de beautés à voir ! » ===
 
En apprenant cette nouvelle, M. Mathurin Méheut a répondu : « Quel rêve à réaliser ! Le Japon et les Indes ! Aller étudier sur place cette nature vivante si variée et si nouvelle pour nous ! Que de travail à faire ! Et que de beautés à voir ! »
 
Dans une de ses lettres datée du 21 juin 1914 et adressée à M. Liard, Méheut mentionne :
 
« A Nara la vieille ville des temples, j’ai noté l’ensemble des temples, fragment d’architecture, de multiples études de biches sacrées que l’on trouve partout, et j’ai surtout grâce à la complicité d’un prêtre shintoïste, pu faire des dessins et aquarelles des danseuses sacrées pour la 1ère fois je crois par un Européen. J’ai là motif d’un tableau de grande dimension ».
 
Par ailleurs, le musée Yvonne Jean-Haffen a dans ses collections nombreuses lettres illustrées de Méheut à sa jeune élève.
 
== Bulletin DE LA VIE ARTISTIQUE n°293 15 mai 1921 - Impressions du Japon - LE VOYAGE ABRÉGÉ DE M. MÉHEUT- « Il y avait tant à voir! tant à faire! un monde à découvrir! » ==
 
M. Mathurin Méheut réunit au Pavillon de Marsan, outre une abondante production décorative, une centaine de dessins aquarelles rapportés du Japon. Utilisant la bourse de voyage conquise en 1913, le peintre, après escale aux îles Hawaï, prenait contact avec le vieil empire. Quatre mois plus tard, la
mobilisation le rappelait. Le beau voyage était interrompu : le peintre n'en est pas consolé. Il garde moins la nostalgie de l’Orient que le regret de n’avoir pu qu ébaucher l’oeuvre énorme qu'il projetait.
 
Tout ceci n'est rien, s'écrie l'artiste. Ce ne sont que des notes de voyage. Je ne prévoyais pas, naturellement, un si prompt retour. Au lieu de chercher à composer quelques oeuvres, je voulais recueillir d'abord une documentation précise. Je divisai mes recherches selon leur thème : les moeurs agricoles, la liturgie, les temples, les fontaines, l&#39;architecture domestique... Je pus heureusement travailler un peu... »
 
M. Mathurin Méheut est un Breton scrupuleux. La méthode même qu&#39;il adopta marque le besoin d'ordre de son esprit sérieux. Il s'attache à son labeur comme un chartiste à la découverte d'une faute d'orthographe dans une épopée. Mais son but est plus haut : c'est l'accent de la vie qu'il veut saisir.
 
— Il n'est pas un peuple qui soit aussi naturellement artiste, fait-il.
Voyez comme ces cabanes de paysans sont ingénieusement placées, comme elles utilisent, pour
s'abriter d'abord, puis pour se parer de ses rameaux, un arbre heureusement poussé. Voyez ces
fontaines établies en pleine terre, dans les champs, parfois assez loin de toute agglomération rurale :
quel grand style, quel génie d&#39;invention, quel esprit! »
D&#39;éclatantes aquarelles évoquent, en effet, d&#39;adorables formes : dragons musculeux lovés autour des
margelles, animaux chimériques vomissant l&#39;eau. D&#39;autres dépeignent les temples somptueux
flanqués de colonnes, précédés de haies monumentales, hantés des biches sacrées, élégantes et
familières. Quelques-unes montrent, placées à l&#39;orée d&#39;un bois, ces petits temples shintoïstes faits
comme un portique et destinés à offrir au dieu Soleil un reposoir.
— Il était amusant, observe M. Méheut, d&#39;étudier en décorateur français l&#39;art décoratif japonais. J&#39;ai
vu là-bas ces arbres domptés par des tiges de bambou, sortes de tuteurs horizontaux qui imposent
aux arbres les déploiements en parasols dont la préparation nous échappait.
« Tous les Nippons sont sensibles aux beautés de cet ordre. Il n&#39;est pas une école japonaise qui
n&#39;enseigne l&#39;art autant que les sciences. Entrez dans la cabane de l&#39;agriculteur qui patauge dans ses
puantes rizières : vous y trouverez, habilement disposés, quelque beau bois grenu, quelque poterie
rustique lumineuse. Vous y trouverez toujours des fleurs.
On enseigne encore aux jeunes Japonaises l&#39;art de composer des bouquets. »
 
— Les influences rationalistes venues de l&#39;Occident n&#39;ont-elles pas altéré les moeurs locales?
— Sans doute elles ont provoqué certains abandons des usages régionaux, mais sans transformer
totalement les moeurs. Le Japonais reste un artiste, fidèle d&#39;ailleurs à ses méthodes originelles.
— Vous avez connu là-bas des confrères. Quelles impressions...
■— Les leurs? Ils commençaient toujours par railler entre eux les procédés d&#39;expression français. Puis
ils y prenaient goût : c&#39;était une chose neuve à quoi s&#39;intéressait leur curiosité. Et dès lors ils ne
me quittaient plus. Il était bien difficile de travailler dans ces conditions, et pourtant j&#39;étais obligé de
faire appel à eux, comme introducteurs... »
Mais M. Méheut enveloppe d&#39;un long regard les aquarelles qui tapissent le Pavillon de Marsan.
— Tout ce qu&#39;il y avait à faire!... murmure-t-il. G. J.

Version actuelle datée du 3 novembre 2025 à 08:58

Tableau du Mont-Dol, vue générale, université de Rennes-Beaulieu, institut de Géologie
Portrait photographique d'Yvonne Jean-Haffen pris en juin 1989 en Bretagne. Conservé au musée de Bretagne (Champs Libres de Rennes), Collection Arts graphiques sous le numéro d'inventaire 990.0019.74.

Peintre, dessinatrice, graveuse et céramiste, Yvonne Jean-Haffen commence sa carrière dans les années 1920 à Paris.

C’est dans l’atelier intime de La Grande-Vigne située sur le port de Dinan qu’elle collabore avec Mathurin Méheut sur les grands décors de l’Institut de géologie de Rennes, aujourd’hui conservés à l’université de Rennes (anciennement université Rennes I). Le dossier est accepté par les Beaux-Arts début 1942, Mathurin Méheut signe un contrat de cession en avril 1942. Devant l’ampleur de la commande, le peintre a obtenu l’autorisation de se faire assister par Yvonne Jean-Haffen.

Elle illustre également de nombreux ouvrages tels que En dérive de Roger Vercel (1945), Champignons de Roger Heim (1948), En parcourant la Normandie de Jean de La Varende (1953), et Fontaines en Bretagne d’Yves Milon (1964).

Elle participe à la réalisation de décors pour paquebots et bâtiments, tout en explorant l’art de la céramique à Quimper et à Sèvres. En 1937, elle acquiert, avec son époux, une résidence secondaire en Bretagne : La Grande-Vigne, située sur le port de Dinan. Ce lieu devient non seulement sa maison, mais aussi un véritable espace de création.

Le musée Yvonne Jean-Haffen a dans ses collections nombreuses lettres illustrées de Mathurin Méheut à sa jeune élève[1]. Ce fonds offre une source mémorielle pour la Rue Yvonne Jean-Haffen de Rennes pour mais aussi une source d'inspiration pour le jumelage entre Rennes et Sendaï au Japon.

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