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Rue Andrée Récipon

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La rue Andrée Récipon se situe dans le quartier 9 : Cleunay - Arsenal - Redon. Cette voie nord-sud relie la rue Jules Lallemand au boulevard de la Guérinais. Elle fût dénommée par délibération du conseil municipal de la Ville de Rennes du 16 octobre 1957 et du 16 juin 1984. Elle honore la mémoire de :


Andrée Récipon, résistante et femme de bien

(8 mai 1885, Paris - 1er mars 1956, Laillé)

Andrée, Gabrielle, Marie Récipon est la fille d'Émile Récipon Wikipedia-logo-v2.svg, député d'Ille-et-Vilaine et maire de Laillé, résidant à Saint-Sulpice-des-Landes. Émile Récipon avait hérité d'un oncle qui avait fait fortune dans le textile en Angleterre et investit dans plusieurs châteaux. Vers 1912-1913, à 27 ans, Andrée Récipon s'installe dans le château de Laillé délabré dont elle a hérité, qu'elle projette de restaurer.

Andrée Récipon en 1953

Lors de la Première Guerre mondiale, elle s'engage comme infirmière et travaille à Paris, au Grand Palais aménagé en hôpital. Elle s'astreint à rester à l'hôpital du matin au soir et y passe même la nuit dès que l'état de ses blessés donne quelques inquiétudes. La guerre terminée, elle rentre à Laillé où elle se consacre à la chasse et où elle donne des soins bénévoles aux habitants de la commune.

Après l'armistice de 1940, Andrée Récipon Wikipedia-logo-v2.svg, à 55 ans, répond immédiatement à l'appel du Général de Gaulle Wikipedia-logo-v2.svg. Elle organise un service d'aide aux réfugiés et fait de sa propriété un îlot de résistance où elle cache des prisonniers de guerre évadés, des personnes traquées par la Gestapo, accueille les réfractaires au S.T.O Wikipedia-logo-v2.svg (Service du Travail Obligatoire en Allemagne) ; elle envoie les uns à Saint-Sulpice-des-Landes chez sa sœur et les autres en forêt de Teillay où ils constituent un maquis.

Elle est membre du mouvement "Libération Nord", fondé par Christian Pineau Wikipedia-logo-v2.svg (futur ministre) et fait partie du réseau "Bordeaux-Loupiac Wikipedia-logo-v2.svg", créé par Jean-Claude Camors[1] qui, de passage à Rennes pour rencontrer des membres du réseau, sera abattu lors d'une fusillade au Café de l'Époque, derrière la Poste centrale, le 11 octobre 1943 ; ce réseau se chargeait de cacher et d'envoyer en Grande-Bretagne les aviateurs et parachutistes alliés tombés sur le territoire français.

Prévenue à temps qu'elle va être arrêtée par la Gestapo, elle s'enfuit (sa sœur, mère de neuf enfants, sera arrêtée à sa place) d'abord à Paris, puis à Épinal et enfin à Lyon où elle devient agent de liaison pour l'Armée Secrète Wikipedia-logo-v2.svg (A.S.).

Dès la fin de la guerre, elle rentre à Laillé où elle devient conseillère municipale. Elle organise alors une maison de repos pour les anciens déportés rescapés des camps de concentration et anciens prisonniers de guerre. Elle accueille même chez elle plusieurs déportés.

Andrée Récipon est titulaire de nombreuses décorations :

  • Croix de guerre
  • Médaille de la Résistance
  • Medal of Freedom
  • Médaille militaire
  • Légion d'honneur.

Elle est décédée à Laillé .

En 1959, une stèle est inaugurée dans la forêt de Teillay à la mémoire d'Andrée Récipon. [2]


La place Andrée Récipon, Laillé

« Durant la Seconde Guerre Mondiale il a fallu m'opérer sous les bombardements, j'avais deux ans et demi. C'est Andrée Récipon qui est venue, j'ai encore les images : avec sa petite pochette surprise !

Elle chassait, elle était en pantalon, elle montait à cheval, c'était un vrai garçon manqué. Elle fumait aussi et pensait que le tabac évitait tous les microbes. Moi, elle m'a fait fumer à l'âge de 15 ans, tout son personnel devait passer par là. Lorsqu'elle a été dénoncée aux Allemands, ils sont arrivés en demandant où elle était. Ils s'adressaient à elle mais ils ne la reconnaissaient pas car elle était habillée en homme en permanence, ce qui lui a permis de déguerpir vite fait.

C'était une très grande femme, d'une générosité extraordinaire. Lorsque quelqu'un était dans la misère, elle empruntait de l'argent… à sa mère. »

— habitant de Laillé
Origine : collecte de mémoire organisée avec les habitants de Laillé • Recueilli par Julie • 8 octobre 2013licence

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Note et références

  1. rue Jean-Claude Camors
  2. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole

Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes

Propos recueilli par Elisa Triquet Médiatrice numérique