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Rue Marçais Martin

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La rue Marçais-Martin a été dénommée par délibération du conseil municipal du 29 avril 1913, lors de la réalisation du quartier 8 : Sud-Gare de Villeneuve. Mais il est à noter que son prénom n'est pas indiqué car ce jour-là, la municipalité tenait également à rappeler le souvenir de son mari, ancien conseiller général et ancien adjoint au maire.

« Rue Marçais-Martin : une rue située entre les rues Ange Blaize et Paul Féval. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 30 avril 1913 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Marçais-Martin

Bienfaitrice des Crèches et des Hospices.[1]

Aimée-Marie Martin est née le 10 février 1820, à Rennes, d'un père négociant.

On ne connaît pas grand-chose de la vie d'Aimée-Marie Martin devenue Madame Marçais, sinon qu'elle a eu par sa situation familiale, une vie assez aisée et qu'elle en a fait profiter d'autres par sa générosité. Mais au travers de son environnement familial, on peut deviner une partie de sa vie.

Aimée-Marie Martin épouse le 5 août 1844, à Rennes, Alphonse, Jules, Marie Marçais, né le 23 février 1818, à Rennes, lui-même négociant. Le couple va avoir un fils, Alphonse qui va naître, à Rennes, en 1845. Lieutenant du 20e bataillon de chasseurs à pied lors de la guerre franco-allemande de 1870-1871, il va être tué sur le champ de bataille de Servigny près de Metz, le 31 août 1870 sans alliance et sans descendance.

Monsieur Alphonse Marçais, père, lui, a effectué plusieurs campagnes en Algérie, c'est un ancien sous-officier du 4e cuirassiers et du 2e chasseurs d'Afrique. Devenu fabricant tanneur, négociant, minotier à Rennes, ses connaissances en agriculture lui permettent d'être reconnu au niveau départemental et en 1860, il est nommé président du comice agricole de Mordelles et en 1876, du comice du canton sud-ouest. A partir de 1868, Alphonse Marçais devient membre de la chambre de Commerce et en devient vice-président de 1880 jusqu'à son décès. Il fait partie du jury du concours régional d'agriculture et de la commission scolaire. Sous le second Empire, il refuse toute fonction politique. De 1871 à 1877, il est élu conseiller général dans le canton de Mordelles et en 1879-1880, du canton Sud-Ouest. En 1874, il est conseiller municipal de Rennes et en 1877, il devient le premier adjoint du Maire de Rennes, Edgar Le Bastard. M. Alphonse Marçais décède à Rennes, le 3 janvier 1885.

Mme Marçais, veuve et sans héritier direct, participe en 1898 à hauteur de 12 000 francs au financement de la crèche de Saint-Malo. Elle décide également, par un acte notarié en date du 30 Décembre 1910, de faire don aux hospices civils de Rennes de la somme de 150 000 francs, "pour être employée par les Hospices à la construction, sur le terrain de Pontchaillou, de maisons avec jardins destinées à servir d'habitations à des ménages de vieillards hospitalisés". Le 6 mars 1911, le conseil municipal de Rennes va émettre un avis favorable à cette donation. Finalement, sont construites sept maisons, dotées chacune d'une petite salle, d'une chambre à coucher et d'une salle à manger, et pouvant contenir chacune deux ménages de vieillards.

« Une femme charitable - Cette femme de bien, c'est Mme Marçais-Martin, la généreuse rennaise qui a fait de très nombreuses donations en faveur d'œuvres de bienfaisance et de philanthropie, qui l'ont rendue populaire, et qui dernièrement encore offrait une somme de 100.000 francs à la Ville pour la création à Pontchaillou d'un pavillon réservé aux petits ménages.

Les legs faits par la vénérable dame ne se comptent plus. Tout récemment encore, elle a couché sur son testament la Société des Anciens Combattants de 1870-71 qui, à sa mort, héritera d'une somme de 20.000 f., laquelle servira à adoucir les vieux jours de ces valeureux défenseurs du pays.

C'est en souvenir de son fils Alphonse, tué à l'ennemi pendant l'Année terrible, que Mme Marçais-Martin a fait ce don aux Anciens Combattants de 1870. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 17 mars 1911 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

Aimée-Marie Marçais meurt le 1er mai 1911, à son domicile au 3, boulevard de la Tour d'Auvergne à Rennes, à l'âge de 92 ans. Elle lègue par testament mystique en date du 7 avril 1911, soit moins d'un mois avant son décès, à Albert Jouaust, colonel de génie en retraite, tous ses biens meubles et immeubles l'instituant son légataire universel. Elle lègue également à la Ville de Rennes, "la somme de 25 000 francs qui lui sera versée dans les six mois de son décès pour la création et l'aménagement d'une crèche rue de Nantes" - il s'agira en fait d'une crèche réalisée rue Alain Bouchart entre 1925 et 1927[2], ndlr - et au bureau de Bienfaisance de Rennes, elle laisse la somme de 1 000 francs pour l'œuvre de la Maternité, boulevard de la Tour d'Auvergne. De plus sa générosité ne s'arrête pas là, une somme de 25 000 francs devant aller "pour la fondation d'un lit pour un vieillard pauvre de la commune de Pacé" et 10 000 francs à placer en rentes sur l’État et arrérages à distribuer aux femmes sortant de la maternité.

La propreté de la rue laisse à désirer

Le service de propreté que l'on connaît aujourd'hui n'existait pas vraiment au début du XXème siècle. Ainsi, les riverains des quartiers populaires se sentaient souvent lésés en comparaison des habitants des quartiers situés plus près du centre-ville de Rennes.

La rue Marçais-Martin a longtemps été délaissée, la voici en piteux état au croisement avec la rue Paul Féval (L'Ouest-Eclair du 14 février 1933)

« La rue Marçais-Martin, qui est très fréquentée par de nombreux employés pour regagner leurs logis ou pour aller en ville où ils arrivent dans un pitoyable état est un véritable bourbier où, d'ailleurs, l'herbe pousse à volonté. Quant aux véhicules, il n'y a qu'une auto-chenille qui pourrait s'y aventurer, tant les ornières sont profondes. (L'été, la rue est, parait-il, le lieu de prédilection des enfants du quartier : il ne leur manque de rien ; ils trouvent des pelouses et ils sont à l'abri des autos ; c'est déjà quelque chose ?)

Mais si vous vous aventurez dans la rue Marçais-Martin prolongée, eh bien, là vous aurez la rue abandonnée type. Sur les trottoirs ? Ce ne sont que cailloux et fondrières, à donner une entorse à un lapin. Quant à la chaussée, ce n'est que trous, cailloux, ferrailles, bouteilles, détritus, etc.

Et cet état de choses dure depuis des années, il y a pourtant des années que les bordures de cette rue sont bâties.

Veuillez excuser, Monsieur, mes longues doléances, mais j'espère que Monsieur Qui de Droit aura pitié des pauvres contribuables qui ne peuvent aller en ville, parce qu'ils doivent emprunter de semblables chemins, ce qui les fait y arriver dans un état vraiment lamentable. »

— L'Ouest-Eclair
Origine : Numéro du 5 avril 1932 • Recueilli par Manu35 • 2018licence

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Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole
  2. http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/creche-municipale-41-rue-alain-bouchard-rennes/273d96d9-0669-451d-926f-d8eb9f6de95a

Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes

Propos mise à jours par Elisa Triquet Médiatrice numérique