« Contour de la Motte » : différence entre les versions

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Le contour de la Motte est une voie axée nord-sud, large et pentue, qui  relie la [[rue Gambetta]] à la [[rue du général Maurice Guillaudot]], commençant à hauteur de la [[rue Victor Hugo]] et s'achevant à hauteur de  la [[rue de Fossés]] et de la [[rue Martenot]]. Il borde à l'ouest, le [[square de la Motte]].
Le contour de la Motte est une voie axée nord-sud, large et pentue, qui  relie la [[rue Gambetta]] à la [[rue du général Maurice Guillaudot]], commençant à hauteur de la [[rue Victor Hugo]] et s'achevant à hauteur de  la [[rue de Fossés]] et de la [[rue Martenot]]. Il borde à l'ouest, le [[square de la Motte]].


Sur les plans du 18e siècle il porte le nom de ''rue de la Motte'' et l'actuelle rue Victor Hugo ne fut percée qu'en [[1827]], entraînant la suppression de ''la Petite Motte'', terrasse en fer à cheval garnie de gazon installée en 1728. Au bas du contour, au n°2, se trouve l'hôtel de Cuillé dont l'entrée est précédée d'un large porche massif voûté. Y siègèrent les parlementaitres en juin [[1788]], chassés par la force armée du [[palais du Parlement]] de Bretagne, après avoir protesté contre des édits royaux attentatoires aux libertés provinciales et enregistrés de force. C'est aussi ici, qu'en avril [[1795]] banquetèrent "en un repas fraternel" les délégués républicains et les chefs royalistes après avoir signé un accord, [[le traité de la Mabilais, une éphémère pacification]].
Sur les plans du 18e siècle il porte le nom de ''rue de la Motte'' et la rue Louis-Philippe, actuelle rue Victor Hugo, ne fut percée qu'en [[1827]], entraînant la suppression de ''la Petite Motte'', terrasse en fer à cheval garnie de gazon installée en 1728. Au bas du contour, au n°2, se trouve ''l'hôtel de Cuillé'' dont l'entrée est précédée d'un large porche massif voûté. Y siègèrent les parlementaitres en juin [[1788]], chassés par la force armée du palais du [[Parlement de Bretagne]], après avoir protesté contre des édits royaux attentatoires aux libertés provinciales et enregistrés de force. C'est aussi ici, qu'en avril [[1795]] banquetèrent "en un repas fraternel" les délégués républicains et les chefs royalistes après avoir signé un accord, [[le traité de la Mabilais, une éphémère pacification]].


Sur le côté ouest se trouve l'hôtel de Kerambourg, siège de l'archevêché jusque dans les années soixante-dix du 20e siècle, l'hôtel de Kersalaün, construit après l'[[incendie de 1720]], et l'hôtel qui abrita, jusqu'en 1872, le quartier général de la division militaire.
Sur le côté ouest se trouve ''l'hôtel de Kerambourg'', siège de l'archevêché jusque dans les années soixante-dix du 20e siècle, ''l'hôtel de Kersalaün'', construit après l'[[incendie de 1720]], en face duquel un escalier construit en 1739, fut ôté en 1846 pour l'abaissement du niveau de la voie, et l'hôtel qui abrita, jusqu'en 1872, le quartier général de la division militaire.


En haut du contour, côté est, se trouve le square de la Motte, version moderne de la promenade créée en [[1659]] sur des terrains qui avaient été prélevés en [[14]] à l'abbaye de Saint-Georges pour la construction de la deuxième enceinte démolie pour cette promenade, de forme ovale, visible sur la plan Hévin de 1685, appelée ''Motte à Madame'', abbréviation alors usuelle de "Motte à Madame l'Abesse". La promenade fut maintes fois réaménagée. La partie descendante, au sud-est, était munie d'un grand escalier de granit, dessiné par l'architecte Millardet en 1829, aménagé pour recevoir des fontaines et déplacé en 1899 pour l'entrée sud du [[Thabor]], donnant sur la [[rue de Paris]].<ref>''Les rues de Rennes'', par Lucien Decombe. Le Roy, éditeur - 1892</ref> La noblesse parlementaire, extra muros, apparaît sur la Motte après 1640 et le quartier est, en [[1727]],devant [[les Lices]], le principal lieu d'habitation des parlementaires, conséquence de [[l'incendie de 1720]]. On en compta jusqu'à une quinzaine mais ils n'étaient plus qu'une demi-douzaine quarante ans plus tard.<ref> ''Habiter les villes de cours souveraines en France (XVIe-XVIIIe s. Pas au sud de la Vilaine'', par Gauthier Aubert, publié, sous la direction de Clarisse Coulomb, par MSH-Alpes -2008</ref>
En haut du contour, côté est, se trouve le square de la Motte, version moderne de la promenade créée en [[1659]] sur des terrains qui avaient été prélevés en [[1424]] à l'abbaye de Saint-Georges pour la construction de la deuxième enceinte démolie pour cette promenade, de forme ovale, visible sur la plan Hévin de 1685, appelée ''Motte à Madame'', abbréviation alors usuelle de "Motte à Madame l'Abesse". La promenade fut maintes fois réaménagée. La partie descendante, au sud-est, était munie d'un grand escalier de granit, dessiné par l'architecte Millardet en 1829, aménagé pour recevoir des fontaines et déplacé en 1899 pour l'entrée sud du [[Thabor]], donnant sur la [[rue de Paris]].<ref>''Les rues de Rennes'', par Lucien Decombe. Le Roy, éditeur - 1892</ref> La noblesse parlementaire, extra muros, apparaît sur la Motte après 1640 et le quartier est, en [[1727]],devant [[les Lices]], le principal lieu d'habitation des parlementaires, conséquence de [[l'incendie de 1720]]. On en compta jusqu'à une quinzaine mais ils n'étaient plus qu'une demi-douzaine quarante ans plus tard.<ref> ''Habiter les villes de cours souveraines en France (XVIe-XVIIIe s. Pas au sud de la Vilaine'', par Gauthier Aubert, publié, sous la direction de Clarisse Coulomb, par MSH-Alpes -2008</ref>
 
La promenade de la Motte avait été la deuxième promenade aménagée à Rennes, dans la 2e moitié du 17e siècle, après celle du Mail. Son rôle attractif, après la reconstruction de la ville, se manifesta par les projets de rénovation et d'agrandissement dont elle fit l'objet. Le projet de l'ingénieur de la ville Abeille (1739) adoptait un plan régulier où les plantations suivraient un tracé en ellipse sur la grande Motte, distincte de la petite Motte dotée d'un parterre. La promenade devint le coeur d'un nouveau quartier résidentiel réalisé par l'architecte Louis Richelot, dans les années 1830. Ce choix s'explique par la création d'une seconde promenade, au port de Viarmes.<ref> Inventaire topographique, par Isabelle Barbedor -1998</ref>
 
Le jardin du Thabor ouvert au public après la Révolution et très en vogue sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, compromit l'utilité de la Motte. "''La Motte, telle qu'elle existe de nos jours, est plutôt une esplanade qu'une promenade publique. Trop voisine du Thabor pour qu'on s'y arrête quand une fois on est sorti du centre de la ville, trop éloignée de celui-ci pour servir de promenoir public, la Motte sera utilisée tôt ou tard pour la construction de quelque grand établissement municipal. déjà l'on a songé à y placer lebâtiment universitaire qui s'élève définitivement sur les quais'' ( N.B :actuellement [[Musée des Beaux-Arts]]) ''et quelques années plus tôt on voulut y bâtir le théâtre''."  <ref> ''Rennes Moderne'', par A. Marteville. t.2. Deniel et Verdier - 1849</ref>


Au n° 1, côté ouest du Contour, à l'angle de la rue Victor-Hugo, fut construit en [[1877]], par l'architescte Gelly, un immeuble de rapport avec rez-de-chaussée, entresol et deux étages, le premier souligné par un grand balcon courant sur toute la longueur de la façade, l'accès à l'immeuble se faisant par une porte cochère monumentale avec deux cariatides symbolisant la race noire et la race blanche qui étonnaient l'écrivain[[La Varende]] hôte de cet immeuble.<ref> ''Rennes au XIXe siècle architectes, urbanisme et architecture'', par Jean-Yves Veillard, éditions du Thabor - 1978</ref>
Au n° 1, côté ouest du Contour, à l'angle de la rue Victor-Hugo, fut construit en [[1877]], par l'architescte Gelly, un immeuble de rapport avec rez-de-chaussée, entresol et deux étages, le premier souligné par un grand balcon courant sur toute la longueur de la façade, l'accès à l'immeuble se faisant par une porte cochère monumentale avec deux cariatides symbolisant la race noire et la race blanche qui étonnaient l'écrivain[[La Varende]] hôte de cet immeuble.<ref> ''Rennes au XIXe siècle architectes, urbanisme et architecture'', par Jean-Yves Veillard, éditions du Thabor - 1978</ref>
Le monument aux morts d'Ille-et-Vilaine, qui avait été érigé en [[1896]] en bordure du [[boulevard de la Liberté]] y a été implanté en 2007, en partie est, et est prévu, en implantation latétale, un memorial composé de trois stèles de granit bleu de Lanhélin à la mémoire des 332 enfants d'Ille-et-Vilaine morts pour la France de 1952 à 1962 pendant la guerre d'Algèrie et les combats du Maroc et de la Tunisie.





Version du 7 janvier 2012 à 11:00


Le contour de la Motte est une voie axée nord-sud, large et pentue, qui relie la rue Gambetta à la rue du général Maurice Guillaudot, commençant à hauteur de la rue Victor Hugo et s'achevant à hauteur de la rue de Fossés et de la rue Martenot. Il borde à l'ouest, le square de la Motte.

Sur les plans du 18e siècle il porte le nom de rue de la Motte et la rue Louis-Philippe, actuelle rue Victor Hugo, ne fut percée qu'en 1827, entraînant la suppression de la Petite Motte, terrasse en fer à cheval garnie de gazon installée en 1728. Au bas du contour, au n°2, se trouve l'hôtel de Cuillé dont l'entrée est précédée d'un large porche massif voûté. Y siègèrent les parlementaitres en juin 1788, chassés par la force armée du palais du Parlement de Bretagne, après avoir protesté contre des édits royaux attentatoires aux libertés provinciales et enregistrés de force. C'est aussi ici, qu'en avril 1795 banquetèrent "en un repas fraternel" les délégués républicains et les chefs royalistes après avoir signé un accord, le traité de la Mabilais, une éphémère pacification.

Sur le côté ouest se trouve l'hôtel de Kerambourg, siège de l'archevêché jusque dans les années soixante-dix du 20e siècle, l'hôtel de Kersalaün, construit après l'incendie de 1720, en face duquel un escalier construit en 1739, fut ôté en 1846 pour l'abaissement du niveau de la voie, et l'hôtel qui abrita, jusqu'en 1872, le quartier général de la division militaire.

En haut du contour, côté est, se trouve le square de la Motte, version moderne de la promenade créée en 1659 sur des terrains qui avaient été prélevés en 1424 à l'abbaye de Saint-Georges pour la construction de la deuxième enceinte démolie pour cette promenade, de forme ovale, visible sur la plan Hévin de 1685, appelée Motte à Madame, abbréviation alors usuelle de "Motte à Madame l'Abesse". La promenade fut maintes fois réaménagée. La partie descendante, au sud-est, était munie d'un grand escalier de granit, dessiné par l'architecte Millardet en 1829, aménagé pour recevoir des fontaines et déplacé en 1899 pour l'entrée sud du Thabor, donnant sur la rue de Paris.[1] La noblesse parlementaire, extra muros, apparaît sur la Motte après 1640 et le quartier est, en 1727,devant les Lices, le principal lieu d'habitation des parlementaires, conséquence de l'incendie de 1720. On en compta jusqu'à une quinzaine mais ils n'étaient plus qu'une demi-douzaine quarante ans plus tard.[2]

La promenade de la Motte avait été la deuxième promenade aménagée à Rennes, dans la 2e moitié du 17e siècle, après celle du Mail. Son rôle attractif, après la reconstruction de la ville, se manifesta par les projets de rénovation et d'agrandissement dont elle fit l'objet. Le projet de l'ingénieur de la ville Abeille (1739) adoptait un plan régulier où les plantations suivraient un tracé en ellipse sur la grande Motte, distincte de la petite Motte dotée d'un parterre. La promenade devint le coeur d'un nouveau quartier résidentiel réalisé par l'architecte Louis Richelot, dans les années 1830. Ce choix s'explique par la création d'une seconde promenade, au port de Viarmes.[3]

Le jardin du Thabor ouvert au public après la Révolution et très en vogue sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, compromit l'utilité de la Motte. "La Motte, telle qu'elle existe de nos jours, est plutôt une esplanade qu'une promenade publique. Trop voisine du Thabor pour qu'on s'y arrête quand une fois on est sorti du centre de la ville, trop éloignée de celui-ci pour servir de promenoir public, la Motte sera utilisée tôt ou tard pour la construction de quelque grand établissement municipal. déjà l'on a songé à y placer lebâtiment universitaire qui s'élève définitivement sur les quais ( N.B :actuellement Musée des Beaux-Arts) et quelques années plus tôt on voulut y bâtir le théâtre." [4]

Au n° 1, côté ouest du Contour, à l'angle de la rue Victor-Hugo, fut construit en 1877, par l'architescte Gelly, un immeuble de rapport avec rez-de-chaussée, entresol et deux étages, le premier souligné par un grand balcon courant sur toute la longueur de la façade, l'accès à l'immeuble se faisant par une porte cochère monumentale avec deux cariatides symbolisant la race noire et la race blanche qui étonnaient l'écrivainLa Varende hôte de cet immeuble.[5]

Le monument aux morts d'Ille-et-Vilaine, qui avait été érigé en 1896 en bordure du boulevard de la Liberté y a été implanté en 2007, en partie est, et est prévu, en implantation latétale, un memorial composé de trois stèles de granit bleu de Lanhélin à la mémoire des 332 enfants d'Ille-et-Vilaine morts pour la France de 1952 à 1962 pendant la guerre d'Algèrie et les combats du Maroc et de la Tunisie.


références

  1. Les rues de Rennes, par Lucien Decombe. Le Roy, éditeur - 1892
  2. Habiter les villes de cours souveraines en France (XVIe-XVIIIe s. Pas au sud de la Vilaine, par Gauthier Aubert, publié, sous la direction de Clarisse Coulomb, par MSH-Alpes -2008
  3. Inventaire topographique, par Isabelle Barbedor -1998
  4. Rennes Moderne, par A. Marteville. t.2. Deniel et Verdier - 1849
  5. Rennes au XIXe siècle architectes, urbanisme et architecture, par Jean-Yves Veillard, éditions du Thabor - 1978