Libération de Rennes

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AUBE DU 4 AOÛT 1944 : LA 4e D.B AMÉRICAINE EST À LA PORTE DE RENNES, LES RÉSISTANTS SONT DANS LA PLACE ET POURTANT LES PONTS SAUTENT [1]

Les préludes

Dès le 6 juin, l'annonce du débarquement des alliés en Normandie a des effets immédiats à Rennes. Un affolement, qui s'avérera prématuré de près de deux mois, gagne les Allemands : des troupes commencent à quitter Rennes. Les soldats prennent partout les bicyclettes. Les officiers partent en auto, en camions, emportant leurs valises. Les "souris grises" ont été embarquées en camions dès le matin. "Ils partent ! Personne n'en croit ses yeux." Les routes sont barrées par les Allemands, ce qui a empêché l'arrivée du ravitaillement. La ville est sans lait."[2]

Dans la matinée du 7 juillet, l'armée allemande s'était livrée à des tirs d'artillerie à diverse entrées de Rennes : notamment au nord de Saint-Grégoire vers Montgermont (route de Saint-Malo), de la route de Fougères en direction de Liffré, vers Thorigné, au sud du Rheu et au nord-ouest de Pacé (route de Saint-Brieuc), de Chantepie à Cesson (route de Paris). La population avait été avertie la veille que l'accès à ces terrains serait interdit et qu'il y avait danger de mort à y pénétrer[3].

1er août, coup d'arrêt à Maison-Blanche

Mais trois semaines plus tard, le Ier août, c'est par la route d'Antrain que la 4e DB américaine (4th Armored Division), vient d’Avranches avec 25 Sherman, mais "la longue descente sur Rennes ne fut pas une promenade dominicale dans un parc". Bien que la résistance allemande se fut évanouie au sud d’Avranches, il n’y avait aucune certitude quant à ce que rencontrerait la 4e blindée à mesure de l’approche du prochain objectif d’importance. Le 10e bataillon d’infanterie blindé (AIB) aurait bientôt un échantillon de ce que les Allemands lui réservaient à Rennes". Ce jour-là, un membre de la compagnie A, sans égal pour son audace et sa réussite mena une mission de reconnaissance bien particulière. Le soldat de première classe du 10e bataillon d’infanterie blindé, Wilfred Pelletier, était d’ascendance française comme son nom l‘indiquait et parlait français couramment. Il fut volontaire pour se mettre en civil et paraître un civil français pour faire une mission de reconnaissance approfondie des positions ennemies. Il se promena dans la campagne et fut bientôt chez les Allemands sans avoir été interpellé. De fait, il resta avec les troupes allemandes ce soir-là et demanda à l’une de leurs sentinelles de le réveiller à 7 heures du matin. Et l’Allemand s’exécuta ! Pelletier revint avec une moisson de renseignements sur les positions ennemies et leur dépôt de stocks. L'objectif premier était de "contrôler la hauteur entre Saint-Laurent et Lesboria". Forte de ces renseignements inestimables, la 10th AIB détruisit facilement les positions et le dépôt ennemis,»[4], "Lesboria" , déformation phonétique de Le Poirier, ferme à l'ouest de la route (à l'emplacement de l'actuelle rue du Poirier Nivet), affirmation contraire à la réalité. Elle est arrêtée à Maison-Blanche, en Saint-Grégoire, au nord de Rennes, alors que les troupes allemandes avaient commencé à quitter la ville dans les derniers jours de juillet: "au cours de la nuit du 30 au 31, les officiers de la Feldkommandantur sont partis précipitamment, emportant leurs bagages. Des convois traversent la ville mais, dans les voitures, il n'y a plus que des colis, ni armes, ni munitions"[5]. Les Allemands accentuent leur replis le Ier et le 2 août.[6] Cependant le colonel Eugen Koenig y commande deux bataillons de recrues amenés du Mans, s'ajoutant aux restes de la 9Ie division aéroportée amenés par le général Fahrmbacher "pour défendre Rennes, une ville commerciale de 80000 h. [...] considérée par certains comme la ville la plus laide du pays" (!). Cette appréciation américaine a sa source dans un guide britannique de 1895 et fut reprise ensuite dans divers guides de langue anglaise : dans son North-Western France Augustus J.-C. Hare qualifiait Rennes de "ville la plus morne de même qu'elle est presque la plus laide du pays"[7] Est installée ici la 2e batterie de DCA ( Flak Abt. 441) avec 6 canons de 88 m/m ainsi que 2 canons de 20 m/m,[8] et une centaine de fantassins disposant de quelques mitrailleuses et lance-roquettes anti-char.

[9] La division blindée du général John S. Wood va perdre 11 chars et 3 autochenilles touchées par une batterie de DCA allemande oeuvrant à tir tendu. Les troupes américaines se retirent de plusieurs kilomètres sous couvert d'un rideau de fumée et 30 P.47 Thunderbolts pilonneront les positions de DCA allemande. Les Allemands avaient bien tenté de paralyser l'effort américain par des frappes aériennes mais ne réussirent qu'à perdre trois appareils irremplaçables.[10] Wood attend des renforts en hommes, vivres, carburant et munitions. La ville reçoit pendant trois jours par intermittence des obus, probablement pour tenter de convaincre l'ennemi de la quitter.[11] Le général Wood amorce avec une partie de ses troupes un débordement de Rennes par l'ouest. Le 5 août, questionné par Yves Milon sur ces tirs d'obus, le général Patton aurait répondu avec son humour : "Avant d'entrer chez quelqu'un, on frappe toujours." *

Herbert Bachant, mort à Maison-Blanche, devant une photo de ses triplées qu'il ne verra jamais (photo NorthJersey.com)

Mourir à Maison Blanche...

Un journal du New Jersey annonça, en février 2013, le décès de Muriel Bachan, 90 ans. Elle avait tout juste 22 ans et était maman de triplées de quatre mois quand son mari, Herbert Bachant de la 4e division blindée américaine (4th Armored Division) pendant la Seconde Guerre mondiale fut porté disparu au combat en France, deux mois après le jour J.

« J’espère que les Américains le reprendront aux Allemands lors de notre avance, et j’espère qu’ils le rapatrieront » avait-elle déclaré aux reporters dans son appartement du Bronx en août 1944. « Je ne veux pas qu’on soit tristes pour moi. Je ne suis pas différente de toutes les épouses dont le mari est là-bas à risquer sa vie. »

Schéma fait de mémoire, fin 1944, par un 2nd Lieutenant : l'autochenille de Bachant est située en bordure de route, indiquée par la flèche marquée I0th Inf Bn

Pour complaire aux photographes des média, elle plaça les petites Janet Lee, Nancy Sue et Karen Ann ensemble sur un confortable fauteuil rembourré.

Muriel avait 15 ans lorsqu’elle rencontra Herbert, fougueux garçon à la moustache bien taillée. Il approchait de 30 ans et était conducteur de bus. Ils se marièrent quelques semaines avant le bombardement japonais de Pearl Harbor et Herbert fut rappelé à l’armée après l’attaque. Les triplées furent conçues en juillet 1943 lors de la visite de Muriel à son mari à sa base d’entraînement au Texas. Herbert fut envoyé par bateau en Angleterre en janvier 1944; les filles naquirent dans un hôpital de New York le 30 mars 1944. Leur arrivée fit sensation à une époque antérieure aux traitements de fertilité qui banalisèrent les naissances multiples.

Une photographie de l’Associated Press du 27 avril 1944 présente un Herbert Bachant radieux montrant une photo de sa femme et des nouveau-nées.

Il n’y eut pas de fin heureuse. La nouvelle arriva qu’Herbert Bachant avait été tué au voisinage de Rennes, le Ier août 1944 lorsque son autochenille fut atteinte à Maison Blanche. Il ne vit jamais ses filles.

Herbert R. Bachant et les six autres membres d'équipage de l'autochenille (halftrack), dénommée "Belly Button", du I0e bataillon d'infanterie blindé, furent tués par un coup direct d'un canon de 80 mm de la batterie allemande alors que leur véhicule était en bordure de la route Betton-Rennes.

Mise en place des futures autorités

Pierre Herbart, dit « général Le Vigan », représentant régional du MLN (Mouvement de libération nationale), avait été chargé de mettre en place les nouvelles autorités civiles avant l’arrivée des troupes alliées. Le plan de prise du pouvoir fut mis au point avec le futur commissaire de la République, Le Gorgeu et le futur préfet d’Ille-et-Vilaine, Cornut-Gentil, le comité départemental de Libération devant être présidé par le magistrat de Kérembrun. Le 3 août, Herbart expose au préfet régional et au préfet d’Ille-et-Vilaine qu’il est chargé par la Résistance de mettre en place les nouvelles autorités, les conduit à l’hôtel de France où ils restent sous surveillance.


3 août, histoires de drapeaux et le maire remercié

Quelques jours avant, certain du succès allié, le maire avait voulu avoir à l'hôtel de ville la grande flamme tricolore qui flottait au beffroi les jours de fête, pour l'y déployer lors de la Libération. C'est son adjoint Lebastard qui l'apporta de la voirie, au nez des Allemands, enroulée autour de sa taille, ce qui lui fit une belle corpulence, la flamme msesurant huit mètres.

Le 3 août au matin, alors que les Allemands viennent de faire partir nuitamment le dernier train de résistants déportés, * le docteur René Patay constate que l’aile sud de l’hôtel de ville, a été abandonnée par la Standhortkommandantur. Sur une table, il trouve soigneusement plié, le drapeau à croix gammée qui, pendant quatre ans, a flotté du balcon de l'hôtel de ville; il le prend ainsi qu'un mauser à crosse cassée et des munitions et met le tout dans une armoire de son cabinet. Le drapeau en ayant disparu, il pensa alors qu'il devait "orner l'appartement de quelqu'un qui doit se vanter de l'avoir enlevé au péril de sa vie".

Vers 16 h la police commence à arrêter des collaborateurs et des Rennais les conspuent et les houspillent rue Ferdinand Buisson. Vers 16 h 30 des avions de chasse allés passent en rase-motte et sont acclamés. Vers 19h30, des agents casqués et quelques civils avec brassard tricolore au bras gauche se dirigent vers la mairie. [12]Le docteur René Patay, nommé maire le 14 juin, est contraint de se démettre de ses fonctions, en présence de Hubert de Solminihac (Hémeric dans la Résistance), représentant du commissaire de la République nommé par le Comité d’Alger, il écrit sa lettre de démission et passe les pouvoirs à son premier adjoint, M. Gripon. On lui donne l’autorisation de se retirer dans une propriété qu’il possède dans les environs de Rennes. René Patay dit à de Solminihac en franchissant la porte : «  Maintenant c’est à vous d’empêcher les ponts de sauter. » .[13]Il est aussitôt remplacé par le résistant Yves Milon, nommé président de la délégation spéciale qui s'installe à la mairie.

En effet, dès la matinée de la veille, les Rennais ont vu des soldats allemands amener des caisses d'explosifs, sur les jardins de la Vilaine et près des ponts.[14] Le colonel Koenig, commandant les éléments allemands divers rassemblés à Rennes, reçoit du général Hausser l’ordre officiel de repli et 2000 hommes quittent la ville à partir de 3 h du matin après avoir eu 60 morts et 130 blessés dans les combats de Maison Blanche. [15]

4 août, à 5h20, les ponts sautent

4 août 1944 : les ponts ont sauté et voici les immeubles riverains du quai Lamartine

De son domicile du 22 quai Lamennais, René Patay assiste, en compagnie du professeur Duffieux, à la retraite des Allemands sans combat. Au matin, un galop de cheval rompt le silence suivi d’une formidable explosion qui ébranle les murs, effondrent des cloisons de briques et brisent les vitres de l’appartement : le pont de la Mission s’est effondré dans la Vilaine. Alors qu’ils descendent au rez-de-chausssée pour prendre un petit déjeuner, le pont de Nemours saute. D’après Mme Ladam, il est 5h20, puis, d’ouest en est les ponts sautent tour à tour, à quelques minutes d’intervalle. Les immeubles bordant le quai Lamartine sont détruits. Un peu plus tard, le docteur Patay pourra franchir la Vilaine sans encombre en voiture car la couverture entre le pont Jean-Jaurés et le pont de Nemours n'est que partiellement effondrée. De nombreux immeubles riverains sont fortement endommagés et les rues jonchées de gravats et de verre brisé.

Seuls les ponts Legraverend et de Saint-Martin subsisteront grâce au sang-froid de quelques riverains qui ont jeté la dynamite dans le canal. Au numéro 3 de la rue Saint-Yves s'élevait l'hôtel de Palys, construction tardive de style moyen-âgeux dont la façade sud était précédée d'un jardin donnant sur le quai Duguay-Trouin. Les Allemands y avaient installé un important central téléphonique et de radio qu'ils décidèrent de faire sauter en même temps que les ponts, dans la nuit du 3 au 4 août 1944. Deux Rennais, François Mahuas et Pierre Parthenay, munis d'un extincteur et d'un sac de sable pris dans l'ancienne chapelle voisine, éteignirent à temps les mèches ajustées aux explosifs, épargnant ainsi de lourds dégâts à cette rue.

Mme Ladam écrit : « Peut-être aurait-il été relativement facile à des gens armés – et il y en avait –d’empêcher la sentinelle ( il n’y en avait qu’une sur chaque pont) de mettre à exécution les ordres qu’elle avait reçus. » [16] En fait, le souci premier de la Résistance était d'établir à Rennes, première grande ville libérée, les représentants responsables d'une nouvelle administration française, conformément aux directives du général de Gaulle qui voulait réussir cette démonstration en vue d'éviter une implantation administrative militaire par les Alliés.(AMGOT : Allied Military Government in Occupied Territories[17]) De plus, les deux équipes Jedburgh chargées d'établir les contacts avec les groupes de Résistance d'Ille-et-Vilaine, composée chacune de trois hommes, avaient été parachutées le 10 juillet à ... Courcité dans l'est de la Mayenne, à 120 km de Rennes et ne parviennent en Ille-et-Vilaine que le Ier août entre Vitré et Fougères, trop tard pour assumer leur mission à Rennes.[18]

Les F.F.I. paradent place de la Mairie, le 4 août[19] L. Riordan

4 août, vers 9h00, les libérateurs en ville

Vue partielle de la foule rennaise devant la mairie le 4 août. [20]

Les GI du 13e régiment d'infanterie, détaché de la 8e division, entrent dans Rennes vers 9 heures du matin et "acceptent les baisers et les vins des habitants libérés", rapporte Martin Blumenson. Des soldats du 13e régiment d'infanterie U.S pénètrent prudemment dans Rennes, arme à la main, descendent la rue d'Antrain puis la rue Le Bastard pour gagner la place de la Mairie. Il est près de 9 h 30 et, en tête un GI de petite taille sous son casque, Fred Scherrer, 19 ans depuis un mois, fusil garand M1 à la hanche, va déboucher sur la place de la mairie, déserte, dont il aperçoit à gauche le théâtre et sa rotonde, lorsqu'une jeune fille, descendue d'un immeuble, des fleurs et une bouteille de vin dans les mains, se jette dans ses bras et l'embrasse en criant " Je t'aime !"[21] [22]

Pour s'exprimer en français les soldats ont un petit manuel de langage parlé, édité par le War Department en juin 1943, à la prononciation phonétique adéquate : " juh nuh KAWM-prahng PA. par-lay LAHNT-mahng, seel voo PLAY" pour "Je ne comprend pas. Parlez lentement, s'il vous plaît".[23]

French language guide : guide du français parlé

Les Rennais s'amassent, dans la matinée, devant la mairie pour les acclamer ainsi que les nouveaux dirigeants au grand balcon nord de l'hôtel de ville décoré du drapeau français et de la bannière étoilée : Jean Marin, voix de la France Libre et le colonel de Chevigné, délégué militaire pour le front nord, entré en ville avant les troupes américaines. Certains pourchassent des Rennais dénoncés comme collaborateurs. On arrache les pancartes en allemand.

"Soudain à Rennes ce matin-là, j'entendis une agitation : une jeune femme était emmenée violemment au poste de police tandis que des personnes présentes la conspuaient et crachaient sur elle" - John G. Morris
A Rennes la chasse aux collaborateurs est ouverte;[24]

Très vite, les soldats américains, dont beaucoup sont noirs, déblaient les rues et des ponts Bailey britanniques, composés d’éléments modulaires, vont suppléer les ponts détruits. Le journal Défense de la France, encore clandestin 8 jours avant, quotidien du soir du Mouvement de la Libération nationale,

Défense de la France, journal provisoirement imprimé à Rennes

imprimé provisoirement 38 rue du Pré-Botté à Rennes sur une seule feuille, s'étonne dans son n° 8 du 17 août 1944, "de voir des soldats américains, avec leur matériel, occupés à déblayer les débris de mur et de vitres, balayer les trottoirs, replacer les pavés sans qu'un seul ouvrier français n'ait l'air de vouloir sans mêler. La foule admire les efforts de nos braves "boys" avec componction, les encourageant volontiers du geste et de la voix, mais reste rigoureusement passive."

Dès le lundi 7 août, bonjour Ouest-France !

Remplaçant l'Ouest-Eclair paru sous l'occupation allemande, le premier numéro du quotidien Ouest-France sort 3 jours après la libération de Rennes
Information sur la parution de ... France-Ouest

En application d'une ordonnance du 22 juin 1944 de mise sous séquestre des entreprises de presse après le débarquement, un comité régional de presse se réunit dès le 6 août, à la préfecture, présidé par Henri Fréville, composé de deux membres du Comité départemental de libération d'Ille-et-Vilaine et de deux journalistes représentant les organisations syndicales, pour prendre acte de la suppression du journal l'Ouest-Eclair, approuver la création du quotidien Ouest-France, dont le directeur serait Paul Hutin, et l'impression à Rennes du journal clandestin désormais public Défense de la France.

Affiche imprimée à Rennes par l'Imprimerie bretonne donnant aux soldats allemands les modalités pour se rendre aux troupes alliées- août 1944

Le 3 août, Henri Fréville, chargé de mettre en place la presse nouvelle, avait reçu un billet de Paul Hutin, ancien secrétaire général de l'Ouest-Eclair, démissionnaire en juin 1940 à l'arrivée des Allemands, revendiquant le droit de reprendre son poste, ce qui était d'ailleurs bien dans les desseins du comité de libération. Le 4 vers 13 heures, de nombreux membres du personnel se sont réunis dans la salle des rotatives avec Paul Hutin-Desgrées, Jean Marin et Alphonse Aubrée, administrateur. Ceux-ci prirent la parole pour affirmer que le grand quotidien mènerait le combat du redressement national dans le droit fil de ses origines, et pour présenter les lignes de la politique d'information qui allait être menée. Le lendemain, 7 août sortait le premier numéro, trois jours après la libération de Rennes.[25] Curieusement, la revue mensuelle Accord, diffusée en France occupée par les aviations alliées, annonça la création à Rennes de ... France-Ouest avec deux autres erreurs : l'existence d'"un rédacteur en chef appointé par le Comité National de Libération, un professeur de la faculté de Rennes, membre de la Résistance" ( "appointé" étant une mauvaise traduction du terme anglais "appointed" qui signifie "désigné", et Henri Fréville n'en était pas le rédacteur en chef .[26]

Montage édité par Charles Martin. Commentaires de Rex Keating


--Stephanus 6 février 2011 à 21:15 (CET)

Notes et références

  1. Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945, par Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013
  2. Les Heureuses douloureuses de Rennes, par V. Ladam. Imp. Les Nouvelles
  3. L'Ouest-Eclair du 6 juillet 1944
  4. Patton's Vanguard, the United States Army Fourth Armored Division, par Don M. Fox, éd. Macfarland - 2003
  5. Les Heures douloureuses de Rennes, par V. Ladam. imp. Les Nouvelles
  6. Notes d'un vieux rennais pendant les jours précédant la libération de Rennes
  7. Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle, par Etienne Maignen. Bulletin et mémoires de la Sté archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine. t. CXII -2008
  8. entretien avec Me Jean Chasle, le 21 mars 2013
  9. Retreat to the Reich. The German defeat in France, 1944, par Samuel W. Mitcham, Jr. - Praeger 2000
  10. Operation Cobra. CSI Fort Leavenworth, Kansas
  11. notes d'un vieux rennais pendant les jours précédant la libération de Rennes
  12. Mémoires d'un Français moyen, par René Patay -1974
  13. Mémoires d’un Français moyen par René Patay – 1974
  14. Ouest-France du 7 août 1944
  15. U.S Army in World War II- Breakout and pursuit. chap. 19, par Martin Blumenson
  16. Les Heures douloureuses de Rennes par V. Ladam - imp. Les Nouvelles
  17. https://fr.wikipedia.org/wiki/Allied_Military_Government_of_Occupied_Territories
  18. L'action des forces spéciales alliées en Ille-et Vilaine : les équipes Jedburgh Guy et Gavin (juillet-août 1944), par Yann Lagadec. Bulletin et mémoires de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine. t. CVII - 2003
  19. cliché U.S.I.S (service d'information des Etats-Unis)
  20. Accord n°9. Revue mensuelle diffusée en France occupée par les aviations alliées
  21. Le "big" baiser rennais au GI Fred.Ouest-France, édition de Rennes, 5 août 1994
  22. témoignage de René Herbault, Ouest-France, édition de Rennes, 1er juin 2010
  23. French language guide- War department Washington, June 21, 1943
  24. photo USIS (United States Information Service)
  25. La presse bretonne dans la tourmente - 1940-1946, par Henri Fréville. Plon - 1979
  26. Accord revue mensuelle illustrée numéro 9


[1]

Liens internes

* Le dernier train de résistants déportés quitte Rennes juste avant la libération

* détenus des prisons de Rennes

* Victor Janton


LE 4 AOÛT, à 8 H 30, LES PREMIERS ALLIES DANS RENNES : UN CAPITAINE ANGLAIS AMOUREUX ET SON CHAUFFEUR.

Vers 8 heures 30, ce vendredi matin, les Rennais,réveillés brutalement il y a trois heures par la série d'énormes explosions des ponts dynamités, attendent. La veille et dans la nuit les Allemands quittaient la ville et, dans l'après-midi, on avait vu les premiers F.F.I du côté de la mairie. Les Rennais attendent, chez eux, l'arrivée des troupes américaines, sérieusement accrochées depuis le Ier août, à Maison-Blanche, et qui ont envoyé des obus sur la ville ces derniers jours.

Libération de Rennes, photo de couverture d'un ouvrage sur Rennes dans la guerre 1939/45

Un étrange véhicule descend le Contour de la Motte et s'arrête devant le porche du bel immeuble faisant le coin avec la rue Victor-Hugo. En descendent deux militaire, aussitôt entourés de quelques civils et de pompiers de la caserne Saint-Georges qui les acclament et auxquels l'officier distribue quelques paquets de cigarettes et du chocolat. Etranges Américains quand même, puisqu'il s'agit d'Anglais non armés ! L'officier se fraye un passage et entre dans l'immeuble et reviendra chercher son chauffeur qui, ayant un fort mal de tête, sera soigné là-haut avec de l'aspirine et quelques compresses d'eau vinaigrée sur la tête. Les voici qui repartent bientôt.

Le captain Alfred-Charles Goss est déçu : la jeune Rennaise dont il était tombé amoureux en 1939, qu'il n'a plus revue depuis juin 1940, qui est l'objet de ce déplacement hasardeux au cours d'une permission exceptionnelle, n'est pas ici, mais est réfugiée à Tresboeuf. Alors direction Tresboeuf, 35 km au sud de Rennes. Il va bien franchir les quais dévastés, à droite du Palais du Commerce. Rennes et ses environs, il les connaît bien et avait bifurqué sans encombre il y a une heure à Saint-Aubin d'Aubigné, sans attendre comme le lui demandaient les Américains, puis avait gagné Rennes par des voies détournées, entrant en ville par la rue de Fougères.

Direction Tresboeuf donc, mais il se trompe de route et, du côté de Pont-Péan, est fait prisonnier ainsi que son ordonnance qui n'avait pas obtempéré à l'ordre de foncer. Le groupe d'Allemands en retraite et à pied est bien content de récupérer ce véhicule.

Il lui faudra, pour retrouver son Edith, s'évader de la poche de Saint-Nazaire. Il réapparaîtra Contour de la Motte, avec une grande barbe noire sous une casquette civile trouée, pieds nus dans des sabots de bois, entre deux colosses à brassards noirs avec la mention " MP " (Military Police).

Le Ier août 1945, il sortit en uniforme de l'église Saint-Germain, au bras de sa jolie française, Edith en longue robe de mariée. Ils vécurent en Angleterre et eurent... sept enfants.

Notes et références

  1. Rennes dans les guides de voyage du XIXe siècle, par Etienne Maignen. Sté archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine. t. CXII - 2008

Liens internes

  • "Il voulait retrouver sa fiancée à Rennes. L'Anglais devance les Américains" - Le "big" baiser rennais au GI Fred" Ouest-France, édition Rennes du 5 août 1994
  • " Un officier anglais devance les Américains" par Michel-Jacques Gauvain - Mémoire de l'Université du Temps Libre du Pays de Rennes vol. 17 -2004