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La '''rue Jeanne Malivel''', dénommée par délibération du Conseil municipal du 7 juillet 2001, se situe dans le quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin.
La '''rue Jeanne Malivel''', dénommée par délibération du conseil municipal du 7 juillet 2001, se situe dans le [[Quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin]] entre l'[[allée André Ménard]] et le [[boulevard Villebois-Mareuil]].


==  Jeanne Malivel==


== Biographie de Jeanne Malivel, artiste, co-fondatrice du mouvement artistique ''ar Seiz Breur''<ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref> ==
Artiste, co-fondatrice du mouvement artistique ''ar Seiz Breur''


(15 avril 1895, Loudéac - 2 septembre 1926, Rennes)


Jeanne, Yvonne, Aimée  Malivel est née le 15 avril 1895, à Loudéac (22), dans une famille de commerçants aisés.
[[Fichier:Jeanne_Malivel.jpg|200px|right|thumb|Jeanne Malivel]]


Jeanne commence par aller à l'école à Loudéac et ses parents s'aperçoivent très vite que leur fille est très douée en dessin, elle en fait même dans ses cahiers d'école. Elle a également un autre don pour la sculpture car elle sculpte des figurines dans des marrons et en possède une grande collection. Ils vont alors voir une professeure de dessin originaire de Loudéac, Mademoiselle Gicquel, qui est en poste à Rennes. Dans un premier temps, c'est pendant les vacances scolaires que de cette professeure lui enseigne le dessin. Ensuite elle va pendant deux ans dans un pensionnat à Rennes où elle a alors des cours plus suivis en dessin comme en peinture. Mademoiselle Gicquel va suggérer aux parents de Jeanne de la présenter à l'École des Beaux-Arts à Paris.
===Une formation à la peinture===
Jeanne, Yvonne, Aimée Malivel est née  dans une famille de commerçants aisés. Ses  parents s'aperçoivent très tôt qu'elle
est très douée en dessin, elle en fait même dans ses cahiers d'école de Loudéac. Elle a également un don pour la sculpture car elle sculpte des figurines dans des marrons et en possède une grande collection. Ils vont alors voir une professeure de dessin originaire de Loudéac, Mlle Gicquel, en poste à Rennes. Dans un premier temps, c'est pendant les vacances scolaires que de cette professeure lui enseigne le dessin. Ensuite elle est pendant deux ans pensionnaire à [[Rennes]] où elle a alors des cours plus suivis en dessin comme en peinture. Mlle Gicquel suggère aux parents de Jeanne de la présenter à l'École des Beaux-Arts à Paris.
Elle y fait de bonnes études mais ne s'y plaît pas et dit même : « Je vais perdre mon âme, d'autres ont dit ça ». Elle s'inscrit alors à l'Académie Julian, un peintre qui a ouvert une école privée de peinture et de sculpture. Puis elle va chez Maurice Denis, peintre, décorateur, graveur, originaire de Granville, qui a fondé un atelier d'art sacré et qui aimerait la garder.


Jeanne passe le concours d'entrée à l'École des Beaux-Arts où elle est reçue quatrième, mais première en dessin. Même si elle y fait de bonnes études, elle ne s'y plaît pas et dit même : « Je vais perdre mon âme, d'autres ont dit ça ». Elle s'inscrit alors à l'Académie Julian, un peintre qui a ouvert une école privée de peinture et de sculpture. Puis elle va chez Maurice Denis, un peintre, décorateur, graveur, originaire de Granville, qui a fondé un atelier d'art sacré et qui aimerait la garder.
=== Elle grave sur bois===
Jeanne ne veut surtout pas qu'on dise qu'elle est peintre, elle dit elle-même : « Je suis rentrée aux Beaux-arts par la peinture parce qu'on ne m'a appris que ça, mais je ne suis pas peintre, je veux bien qu'on me dise : graveur sur bois ».
[[Fichier:Malivel.jpg|400px|right|thumb|Gravure sur bois de Jeanne Malivel parodiant l'union de la Bretagne à la France dans l'ouvrage "Histoire de notre Bretagne" de C. Danio-1922]]


Jeanne ne veut surtout pas qu'on dise qu'elle est une peintre, elle dit elle-même : « Je suis rentrée aux Beaux-arts par la peinture parce qu'on ne m'a appris que ça, mais je ne suis pas peintre, je veux bien qu'on me dise : graveur sur bois ».
Formée à Paris, elle y reste de 1917 à 1923, mais choisit de faire carrière en Bretagne : elle va vivre à Loudéac et enseigne la gravure à l'École des Beaux-Arts de Rennes. Elle prenait le train pour aller de Rennes à Loudéac et en  profitait pour faire des croquis des voyageurs. Bougeant tout le temps, en continuels déplacements dans toute la Bretagne, ses amis l'appelaient "la Comète".
[[Fichier:Malivel.jpg|350px|right|thumb|Gravure sur bois de Jeanne Malivel parodiant l'union de la Bretagne à la France dans l'ouvrage "Histoire de notre Bretagbe" de C. Danio]]
Formée à Paris, elle y reste de 1917 à 1923, mais elle choisit de faire carrière en Bretagne, elle va vivre à Loudéac et enseigne la gravure à l'École des Beaux-Arts de Rennes. Elle prenait le train pour aller de Rennes à Loudéac et en  profitait pour faire des croquis des voyageurs. Bougeant tout le temps, en continuels déplacements dans toute la Bretagne, ses amis l'appelaient "la Comète".


En [[1920]], Jeanne Malivel écrit en gallo un conte, issu de la tradition orale, que lui racontait sa grand-mère paternelle, originaire de Noyal-sur-Seiche, auquel elle donne le nom de "Les Sept Frères", préfacé par Maurice Denis. Les Sept Frères est une référence aux sept Saints Fondateurs de la Bretagne, Brieuc, Malo, Samson, Patern, Corentin, Pol-Aurélien et Tugdual.
En 1920, Jeanne Malivel écrit en gallo un conte, issu de la tradition orale, que lui racontait sa grand-mère paternelle, originaire de Noyal-sur-Seiche, auquel elle donne le nom de "Les Sept Frères", préfacé par Maurice Denis. Les Sept Frères est une référence aux sept Saints Fondateurs de la Bretagne, Brieuc, Malo, Samson, Patern, Corentin, Pol-Aurélien et Tugdual.


À cette même période, elle devient la co-fondatrice d'un mouvement artistique breton en compagnie de René-Yves Creston et de sa femme Suzanne Creston et auquel elle va donner le nom breton de ''ar Seiz Breur'', qui veut dire en français les Sept frères. Ce mouvement, doit être l'expression d'un art Celto-Breton en évolution et non un catalogue d'œuvres anciennes. Visant à rénover l'artisanat breton, elle fait réaliser du mobilier, des tapisseries, des broderies, des tissus, des faïences. Seiz Breur regroupe alors une cinquantaine d'artistes avec des disciplines et des techniques modernes. Ce travail de création de meubles et éléments de décor va prendre une part importante dans la conception du pavillon de la Bretagne à l'Exposition internationale des arts décoratifs en 1925, qui est un succès et qui va contribuer au renouveau des arts de Bretagne, en relation avec les milieux artisanaux.
Voulant renouer avec la force des bois populaires, elle contribue au renouveau de la gravure sur bois. En 1922 elle illustre, par de beaux bois gravés, "L'Histoire de notre Bretagne" rédigée par l'autonomiste bretonne, future collaborationniste, Jeanne Coroller-Danio qui signait souvent ses œuvres "C-Danio".


Féministe, elle a cherché à développer la condition féminine. À Loudéac, elle avait acheté plusieurs métiers à tisser sur lesquels travaillaient des femmes de la région. Elle va apprendre le tissage tout en créant de nouveaux modèles de napperons pour celles qui sont touchées par la disparition des traditionnelles coiffes bretonnes.  
===Co-fondatrice des ''Seiz Breur''===
À cette même période, elle devient co-fondatrice d'un mouvement artistique breton en compagnie de René-Yves Creston et de sa femme Suzanne Creston auquel elle va donner le nom breton de ''Ar Seiz Breur'', en français "les Sept frères". Ce mouvement est l'expression d'un art celto-breton en évolution et non un catalogue d'œuvres anciennes. Visant à rénover l'artisanat breton, elle fait réaliser du mobilier, des tapisseries, des broderies, des tissus, des faïences. Seiz Breur regroupe alors une cinquantaine d'artistes avec des disciplines et des techniques modernes. Ce travail de création de meubles et éléments de décor va prendre une part importante dans la conception du pavillon de la Bretagne à l'Exposition internationale des arts décoratifs en 1925, et son succès  va contribuer au renouveau des arts de Bretagne, en relation avec les milieux artisanaux.
 
===Féministe===
Féministe, Jeanne a cherché à développer la condition féminine. À Loudéac, elle avait acheté plusieurs métiers à tisser sur lesquels travaillaient des femmes de la région. Elle apprend le tissage tout en créant de nouveaux modèles de napperons pour celles qui sont touchées par la disparition des traditionnelles coiffes bretonnes.  


En [[1925]], elle se marie à Maurice, Alphonse, Charles, Victor Yung, contrôleur des Contributions Directes à Vitré.  
En [[1925]], elle se marie à Maurice, Alphonse, Charles, Victor Yung, contrôleur des Contributions Directes à Vitré.  


Voulant renouer avec la force des bois populaires, elle contribue au renouveau de la gravure sur bois. Ses décors à fresque ont disparu et l'œuvre est interrompue par une mort précoce, Jeanne Malivel décède un an après son mariage le 2 Septembre 1926, à la clinique Saint-Vincent à Rennes.
Ses décors à fresque ont disparu et l'œuvre est interrompue par une mort précoce, Jeanne Malivel décède un an après son mariage le à la clinique Saint-Vincent à Rennes. <ref>à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole</ref>
 
==Liens internes==
* [[Quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin]]
* [[allée André Ménard]]
* [[boulevard Villebois-Mareuil]]


[[Catégorie:Voie de Rennes|M]]
== Liens externes==
[[Catégorie:Voie portant un nom de femme|M]]
* {{w|Jeanne Malivel}}
* [http://www.musee-faience-quimper.com/visites/lart-detail-selon-jeanne-malivel/ Musée Faience à Quimper]
* [https://amisjeannemalivel.jimdofree.com Association des amis de Jeanne Malivel]
== Sur la carte ==
{{#display_points: Rue Jeanne Malivel, Rennes |width=450|zoom=17}}


== Note et références ==
== Note et références ==
<references />
Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes
Propos mis à jour par Elisa Triquet, médiatrice numérique


<references/>
[[Catégorie:Voie de Rennes|Malivel]]
[[Catégorie:Matrimoine|Malivel, Rue Jeanne]]
[[Catégorie:Personnalité|Malivel]]
[[Catégorie:Quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin]]
[[Catégorie:Voie portant un nom de femme|Malivel]]
[[Catégorie:Rue de Rennes|Malivel]]

Version actuelle datée du 15 février 2023 à 12:48

La rue Jeanne Malivel, dénommée par délibération du conseil municipal du 7 juillet 2001, se situe dans le Quartier 2 : Thabor – Saint-Hélier – Alphonse Guérin entre l'allée André Ménard et le boulevard Villebois-Mareuil.

Jeanne Malivel

Artiste, co-fondatrice du mouvement artistique ar Seiz Breur

(15 avril 1895, Loudéac - 2 septembre 1926, Rennes)

Jeanne Malivel

Une formation à la peinture

Jeanne, Yvonne, Aimée Malivel est née dans une famille de commerçants aisés. Ses parents s'aperçoivent très tôt qu'elle est très douée en dessin, elle en fait même dans ses cahiers d'école de Loudéac. Elle a également un don pour la sculpture car elle sculpte des figurines dans des marrons et en possède une grande collection. Ils vont alors voir une professeure de dessin originaire de Loudéac, Mlle Gicquel, en poste à Rennes. Dans un premier temps, c'est pendant les vacances scolaires que de cette professeure lui enseigne le dessin. Ensuite elle est pendant deux ans pensionnaire à Rennes où elle a alors des cours plus suivis en dessin comme en peinture. Mlle Gicquel suggère aux parents de Jeanne de la présenter à l'École des Beaux-Arts à Paris. Elle y fait de bonnes études mais ne s'y plaît pas et dit même : « Je vais perdre mon âme, d'autres ont dit ça ». Elle s'inscrit alors à l'Académie Julian, un peintre qui a ouvert une école privée de peinture et de sculpture. Puis elle va chez Maurice Denis, peintre, décorateur, graveur, originaire de Granville, qui a fondé un atelier d'art sacré et qui aimerait la garder.

Elle grave sur bois

Jeanne ne veut surtout pas qu'on dise qu'elle est peintre, elle dit elle-même : « Je suis rentrée aux Beaux-arts par la peinture parce qu'on ne m'a appris que ça, mais je ne suis pas peintre, je veux bien qu'on me dise : graveur sur bois ».

Gravure sur bois de Jeanne Malivel parodiant l'union de la Bretagne à la France dans l'ouvrage "Histoire de notre Bretagne" de C. Danio-1922

Formée à Paris, elle y reste de 1917 à 1923, mais choisit de faire carrière en Bretagne : elle va vivre à Loudéac et enseigne la gravure à l'École des Beaux-Arts de Rennes. Elle prenait le train pour aller de Rennes à Loudéac et en profitait pour faire des croquis des voyageurs. Bougeant tout le temps, en continuels déplacements dans toute la Bretagne, ses amis l'appelaient "la Comète".

En 1920, Jeanne Malivel écrit en gallo un conte, issu de la tradition orale, que lui racontait sa grand-mère paternelle, originaire de Noyal-sur-Seiche, auquel elle donne le nom de "Les Sept Frères", préfacé par Maurice Denis. Les Sept Frères est une référence aux sept Saints Fondateurs de la Bretagne, Brieuc, Malo, Samson, Patern, Corentin, Pol-Aurélien et Tugdual.

Voulant renouer avec la force des bois populaires, elle contribue au renouveau de la gravure sur bois. En 1922 elle illustre, par de beaux bois gravés, "L'Histoire de notre Bretagne" rédigée par l'autonomiste bretonne, future collaborationniste, Jeanne Coroller-Danio qui signait souvent ses œuvres "C-Danio".

Co-fondatrice des Seiz Breur

À cette même période, elle devient co-fondatrice d'un mouvement artistique breton en compagnie de René-Yves Creston et de sa femme Suzanne Creston auquel elle va donner le nom breton de Ar Seiz Breur, en français "les Sept frères". Ce mouvement est l'expression d'un art celto-breton en évolution et non un catalogue d'œuvres anciennes. Visant à rénover l'artisanat breton, elle fait réaliser du mobilier, des tapisseries, des broderies, des tissus, des faïences. Seiz Breur regroupe alors une cinquantaine d'artistes avec des disciplines et des techniques modernes. Ce travail de création de meubles et éléments de décor va prendre une part importante dans la conception du pavillon de la Bretagne à l'Exposition internationale des arts décoratifs en 1925, et son succès va contribuer au renouveau des arts de Bretagne, en relation avec les milieux artisanaux.

Féministe

Féministe, Jeanne a cherché à développer la condition féminine. À Loudéac, elle avait acheté plusieurs métiers à tisser sur lesquels travaillaient des femmes de la région. Elle apprend le tissage tout en créant de nouveaux modèles de napperons pour celles qui sont touchées par la disparition des traditionnelles coiffes bretonnes.

En 1925, elle se marie à Maurice, Alphonse, Charles, Victor Yung, contrôleur des Contributions Directes à Vitré.

Ses décors à fresque ont disparu et l'œuvre est interrompue par une mort précoce, Jeanne Malivel décède un an après son mariage le à la clinique Saint-Vincent à Rennes. [1]

Liens internes

Liens externes

Sur la carte

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Note et références

  1. à partir de la notice rédigée par Joël DAVID, chargé d'odonymie à la Ville de Rennes, Rennes Métropole

Projet porté par Joël David Chargé d'odonymie à la Ville de Rennes

Propos mis à jour par Elisa Triquet, médiatrice numérique