Guy Faisant

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1942:Gilbert Anquetil, Yves Lemoigne, Guy Faisant (3e à partir de la gauche) et X

Guy, André Faisant

Résistant, déporté

(23 octobre 1925 Rennes - 8 février 2019, Rennes)

Le père de Guy, ancien combattant de la guerre 1914/18, est agent de ligne aux PTT, militant syndicaliste et sa mère femme au foyer. À 14 ans, avec des copains, il va boulevard de Chézy et l'un faisant le guet, les autres escaladent le mur et pénètrent dans un entrepôt non gardé où étaient entreposées des armes prises à l'armée française au moment de l'armistice, les mettaient en sac et les balançaient par-dessus le mur quand le guetteur signalait la voie libre[1]. Après l'école de la rue de Nantes il entre à l'école d'industrie pour y préparer un brevet industriel de tourneur. Il est sur la passerelle de Quineleu pour s'y rendre lors du bombardement du 17 juin 1940 par l'aviation allemande[2]. À la fin de 1940, il est contacté par un membre d'une Organisation Spéciale (O.S.) de la Résistance pour recruter, au sein de l'école, des jeunes hostiles à l'occupation. Des collégiens s'assemblent autour de Guy : Gilbert Anquetil, Jean Annick, Michel Goltais, Jacques Tarrière, Yves Le Moigne et Pascal Lafaye[3], élèves au cours complémentaire de l'école de la rue d'Échange, se joint au groupe en juin 1941.

Guy Faisant, après son arrestation en 1942

Ils distribuent des tracts du groupe de la Résistance de la SNCF, lacèrent des affiches prônant la collaboration, détruisent des panneaux de signalisation allemands. Le 17 juin 1941 : manifestation rennaise <ref>[[à laquelle ils participent au cimetière de l'Est, pour fleurir les tombes des victimes du bombardement allemand survenu un an auparavant, veille de l'entrée des troupes d'occupation dans Rennes. Le 12 novembre 1941, arrêté par la police allemande Guy est incarcéré à la prison Jacques-Cartier mais faute de preuve il est remis en liberté quelques temps après.

Guy Faisant et Yves Le Moigne sabotent un câble allemand passant sous le Pont de Nantes à Rennes. Le groupe récupère des armes à la Courrouze et dans un entrepôt des " Établissements Reiner ", boulevard de Chézy mais il est dénoncé par un étudiant en médecine qui, arrêté par la police allemande pour un trafic d'or, obtient grâce en devenant agent indicateur. Ils sont arrêtés par le S.D. (Service de Sécurité de la Police allemande). Ayant 16 ans et demi, Guy, arrêté le 5 mars 1942 au 33 rue des Ormeaux à Rennes, est le plus âgé du groupe et est incarcéré à la prison Jacques-Cartier. Au siège du S.D., au 10, rue de Robien ont lieu les interrogatoires sévères. Des perquisitions sont effectuées au domicile de chacun ainsi qu'à l'école d'industrie et des armes sont retrouvées.

Fin mai, les membres du groupe sont envoyés à Paris à la prison du Cherche Midi, en application du décret "Nacht und Nebel", "NN" ("Nuit et Brouillard"), du 7 décembre 1941. Les six Rennais sont déportés, le 4 juin 1942 vers l'Allemagne. Ils font partie du premier convoi de déportés d'Ille-et-Vilaine et le troisième convoi de France. Pascal Lafaye, qui n'a pas encore 15 ans, doit être le plus jeune déporté "NN" d'Europe Occidentale. Le 5 juin 1942, ils arrivent au camp spécial de la Gestapo à Hinzert en Rhénanie. Le 10 janvier 1944, à Breslau, Guy Faisant, ses camarades, comparaissent devant le Sonder-Gericht (Tribunal Spécial), où les armes retrouvées au domicile de ces derniers sont présentées comme pièces à conviction. Tous sont condamnés aux travaux forcés, sauf Marie Lafaye qui est condamnée à la réclusion et meurt à Ravensbrück. Les six Rennais sont envoyés dans une prison atelier de Schweidnitz, où ils doivent fabriquer des pièces. Guy Faisant est devenu le numéro 4343 NN. Le plus jeune, Pascal Lafaye, n'ayant pas d'expérience est dirigé au Camp de Mittelbau, bientôt rejoint par Jacques Tarrière qui après une tentative d'évasion est repris et envoyé dans le même camp. Il y meurt d'épuisement le 1er mars 1945 et Pascal Lafaye meurt pendant le bombardement du camp le 8 avril 1945.

Pendant l'avancée de l'armée soviétique, Guy et ses camarades sont transférés à pied sur 60 kilomètres, par –25 degrés, à Hirschberg, dépendant du camp de concentration de Gross-Rosen. Ils seront libérés le 8 mai 1945 par les Soviétiques.

Guy Faisant

Guy rentre à Rennes, le 10 juin 1945. Le groupe de collégiens de l'École d'Industrie sera incorporé aux Francs-Tireurs et Partisans Français (F.T.P.F.), Guy Faisant sera homologué sergent FFI. Grand invalide de guerre, il se remet physiquement au bout d'un an pendant lequel il suit des cours du soir à l'École des Beaux-Arts pour passer un examen de dessinateur. Le 1er juin 1946, il entre comme dessinateur à l'Intendance Militaire. En 1948, Guy épouse Jeannine et ils auront deux enfants et six petits-enfants. Il passe un concours d'entrée aux Ponts et Chaussées en 1954. En tant qu'ancien déporté, Guy peut prétendre à une retraite anticipée et quitte ce qui est devenu, entre temps, la Direction Départementale de l'Équipement (D.D.E.) le 23 octobre 1980. Il peut alors consacrer plus de temps à deux activités : les Hospitaliers Sauveteurs Bretons (H.S.B.) et la défense des intérêts moraux et matériels des anciens résistants et déportés. Pour la défense de ses anciens camarades de déportation, il s'investit dans différents comités. Guy devient le président de la section rennaise de la Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes (F.N.D.I.R.P.). Au sein du Comité de Coordination du Mouvement de Résistance (C.C.M.R.), sous la présidence de Marcel Viaud, il devient secrétaire du Comité.

Guy Faisant adhère à l'Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance (A.N.A.C.R.) depuis son origine, et en fut président départemental à partir de 2002. Privé de la parole, il se faisait un devoir de participer à toutes les grandes manifestations mémorielles. Il décède à 93 ans.


Décorations civiles et militaires :

Médaille d'or des H.S.B., Médaille de la reconnaissance de la S.N.S.M., Médaille d'or de la Jeunesse et des Sports, Médaille d'Honneur de Société et Encouragement au bien, Médaille de Combattant Volontaire de la Résistance, Médaille de Déporté Résistant, Médaille Militaire, Croix de Guerre, Officier de la Légion d'Honneur.

Liens externes

lien:http://falcya.free.fr/resistants/faisant/index.html

  1. Témoignages recueillis par des élèves du collège de Chartres-de-Bretagne. La Libération de Rennes, p. 25 Media Graphic - Juillet 1989
  2. Bombardement du 17 juin 1940 : témoignages
  3. rue Marie et Pascal Lafaye