Histoire de Rennes en bref

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Histoire

Préhistoire et Antiquité

Vestige des fortifications et architecture contemporaine de Rennes.

Vers le IIe siècle av. J.-C., la ville aurait été fondée par la tribu des Riedones Wikipedia-logo-v2.svg qui choisit le site du confluent de l'Ille et de la Vilaine pour capitale, et prend le nom de Condate (ce qui signifie « confluent » en gaulois). D'autres sources, plus récentes, mettent en doute les interprétations passées, et indiquent une fondation au Ier siècle, sur la butte au-dessus du confluent (actuel emplacement de la Cathédrale Saint-Pierre)[1].

Durant la pax romana, la ville, chef-lieu des Riedones Wikipedia-logo-v2.svg et garnison militaire, se développe jusqu'à occuper un territoire de 80 à 100 hectares[2]. Vers le IIIe siècle, des remparts sont érigés pour protéger la ville, dans une emprise considérablement réduite (8 hectares), des attaques barbares, fréquentes à cette époque. La ville évangélisée dès la fin du Ier siècle reçoit son premier évêque vers 358. Postuminus (Titus Flavius) est un Rennais de cette époque dont on a trace dans la pierre.

Moyen Âge

Rennes devient au IXe siècle une ville d'importance dans le nouveau royaume de Bretagne.

Erispoë Wikipedia-logo-v2.svg, fils de Nominoë Wikipedia-logo-v2.svg, inflige en août 851 une défaite cuisante à Charles le Chauve Wikipedia-logo-v2.svg lors de la bataille de Jengland Wikipedia-logo-v2.svg. Ce dernier, par le traité d'Angers, reconnaît Erispoë comme roi de Bretagne, cette dernière étant dans le même temps augmentée des comtés de Rennes et de Nantes ainsi que du pays de Retz. Rennes passe ainsi du statut de ville franque mineure et excentrée à celui de l'une des principales villes du nouveau royaume de Bretagne André Chédeville, De la cité à la ville, in Histoire de Rennes, PUR, p. 54.,

À cette occasion, Erispoë Wikipedia-logo-v2.svg se voit reconnaître la qualité de roi des Bretons, avec en sus la donation en bénéfice des comtés de Nantes et Rennes. C'en est donc fini de l'ancienne marche de Bretagne, ou plutôt elle passe à présent sous le contrôle politique de ceux-là même qu'elle devait contenir ! En contrepartie, Erispoë devient le fidèle du roi franc et s'engage à ne plus troubler dorénavant la paix en Francie occidentale (cf. J.-Ch. Cassard, p. 33).

Rennes fut le refuge d'Anne de Bretagne au XVe siècle.

La ville, comprise dans le comté franc de Marche de Bretagne Wikipedia-logo-v2.svg, est progressivement intégrée au duché de Bretagne et devient rapidement une ville ducale. Au XVe siècle, Rennes consolide l'enceinte primitive gallo-romaine. Dans ce même siècle, deux enceintes successives agrandiront la ville.

Toujours au XVe siècle, Rennes fut le refuge d'Anne de Bretagne, héritière du duc François II de Bretagne. Alors en très mauvaise posture, elle se réfugia à Rennes où elle fut couronnée duchesse de Bretagne dans la Cathédrale Saint-Pierre le 10 février 1489.

 
Le parlement de Bretagne à Rennes en 1553; Carte de 1719
Rennes, capitale de la province en 1789

Époque moderne

Au XVIe siècle, après le rattachement du duché de Bretagne au royaume de France en 1532 par l'édit de Vannes, la ville devient le siège du Parlement de Bretagne, et donc capitale provinciale. Les fortifications élevées contre les Français et les Anglais deviennent inutiles et sont lentement démantelées jusqu'au milieu du XIXe siècle.

Le 13 mars 1589, la Journée des barricades vit le triomphe des ligueurs.

En 1720, un incendie détruit les trois quarts de la ville. La reconstruction sera l'occasion de repenser la ville selon l'urbanisme et l'esthétisme du XVIIIe siècle.

La Journée des Bricoles (26 et 27 janvier 1789) est considérée comme étant un événement préalable à la Révolution française.

En 1806, l'Amiral de Villeneuve de retour de la bataille de Trafalgar séjourna quelques jours rue des Foulons (au 21, de nos jours rue Le Bastard). Il y trouva la mort le 22 avril. Il s'y serait suicidé mais un doute persiste sur un possible assassinat[3].

Époque contemporaine

En 1857, l'arrivée du chemin de fer à Rennes, au sud de la ville, permet le développement urbain entre la ville « noble » située au nord de la Vilaine et la gare située au sud de la partie insalubre de la ville. En 1892 Adolphe Orain écrivait :"Sa population augmente sans cesse, puisqu’elle a atteint en 1891 le chiffre énorme de 68.000 âmes, et sa quatrième enceinte qui n’est peut-être pas la dernière, est aujourd’hui représentée par les boulevards extérieurs, boulevard de l’Ouest, boulevard de l’Est, boulevard du Nord. Au sud, des faubourgs nouveaux s’élèvent chaque jour derrière la gare." [4]

En 1899, la révision du procès d'Alfred Dreyfus a lieu à Rennes dans l'actuel lycée Émile Zola.

Le 7 août 1932, un attentat détruit le monument, niché dans la façade de la mairie, symbolisant l’union de la Bretagne à la France. L'attentat est revendiqué par une organisation indépendantiste, Gwenn ha Du (blanc et noir, soit les couleurs du drapeau breton). Pour ce petit groupe de clandestins, la statue de Jean Boucher est considérée comme le « monument de la honte nationale » depuis son inauguration en 1911. Ils n'acceptent pas l'attitude jugée humiliante de la duchesse Anne de Bretagne agenouillée devant Charles VIII, roi de France[5]. La statue ne sera jamais reconstruite.


Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville est occupée le lendemain du bombardement du 17 juin 1940 par les Allemands. Elle subit de nombreux bombardements dont celui du 8 mars 1943, lorsque l’aviation américaine pilonne la ville d’une hauteur de 6000 mètres, tuant près de 300 personnes[6], puis le bombardement du 29 mai 1943, qui, hors cibles, sera particulièrement exploité par la propagande vichyste[7]. Le 8 juin 1944, les Martin B-26 Marauder Wikipedia-logo-v2.svg pilonnent la gare de triage utilisée par la 17e Panzerdivision Wikipedia-logo-v2.svg. Le 9 juin, la Royal Air Force Wikipedia-logo-v2.svg vise des cibles stratégiques allemandes, remplacée trois jours plus tard par les Boeing B-17 Flying Fortress. Le bilan des bombardements s’élève à 655 victimes[8]. Rennes est libérée le 4 août 1944 par les troupes du général George Patton. [9]

À partir des années 1950, la ville connaît un développement important lié notamment à l'exode rural et à une industrialisation nouvelle comme l'usine Citroën implantée au sud de la ville, qui compta jusqu'à 13000 salariés dans les années 1970.

Profitant de sa position de capitale régionale, la ville est actuellement reconnue pour être une ville jeune, dynamique, festive avec de nombreux événements sportifs et culturels ayant lieu toute l'année. Les activités de pointe dans les télécommunications, les réseaux, l'image et les transmissions, la réalité augmentée, sont également très présentes dans la ville devenue une métropole.

Symboles de la ville

  1. Jean-Claude Meuret, Les origines : du confluent à Condate, in Histoire de Rennes, PUR, p. 21-22
  2. Jean-Claude Meuret, Les origines : du confluent à Condate, in Histoire de Rennes, PUR, p. 43-44
  3. http://www.histoire-empire.org/marine/la_mort_de_villeneuve.htm
  4. Au Pays de Rennes, Adolphe Orain. éd. Hyacinthe Caillière - 1892
  5. http://www.jean-boucher.org/?d=monuments&p=union_bretagne
  6. Il y a 60 ans... Le bombardement de 1943
  7. Le Gall, Erwan, « Vichy et le bombardement de Rennes », En Envor, consulté le 5 août 2013.
  8. Une petite histoire de la Place Saint-Germain de Rennes
  9. Rennes pendant la guerre, chroniques de 1939 à 1945, Étienne Maignen. Éditions Ouest-France - 2013