Avenue Charles et Raymonde Tillon

De WikiRennes
Aller à la navigationAller à la recherche

L' avenue Charles et Raymonde Tillon a d'abord été avenue d'Ile-de-France (par décision du 28 octobre 1966) puis, par décision du 10 janvier 1994, « avenue Charles Tillon » ; le conseil municipal du 20 janvier 2017 a décidé d'associer le nom de son épouse, également militante communiste et résistante, décédée en juillet 2016. Située dans le quartier 10, cette voie constitue la limite administrative et électorale entre le quartier de Villejean et le quartier de Beauregard. Elle part de la rocade Nord et se poursuit jusqu'à sa rencontre avec la rue de Saint-Malo au carrefour dit des Trois Croix. Ce qui explique qu'avant l'ouverture de la rocade, l'avenue (Ile-de-France à l'époque) ait longtemps fait office de pré-rocade avec un trafic de poids lourds permanent. D'où le passage souterrain créé particulièrement pour l'accès au collège de La Harpe (actuel Campus La Harpe de l'Université Rennes 2). D'où également des arrêtés préfectoraux d'interdiction des poids lourds la nuit, plus ou moins respectés.

Attention : l'avenue Charles Tillon comporte un lycée, longtemps connu familièrement sous le nom de "Ildeuf" (comme Ile-de-France), qui est devenu le Lycée Victor et Hélène Basch, dit VHB. Il y a bien un Lycée Charles Tillon mais ailleurs : c'est l'ancien Lycée Robidou.

Outre le lycée, l'avenue condense dans sa partie ouest une série de services importants non seulement pour la ville mais aussi pour tout le pays de Rennes : l'usine de traitement des eaux et le château d'eau qui alimente une bonne partie de Rennes (gestion Véolia eau jusqu'à il y a peu et désormais Société Publique Locale Eau du Bassin Rennais), le campus La Harpe de l'Université Rennes 2, la Ferme de La Harpe (centre Léo Lagrange)[1], la déchèterie Nord-Ouest de Rennes, l'usine d'incinération - dite maintenant "unité de valorisation énergétique" - qui traite les ordures résiduelles de tout Rennes Métropole et de quelques autres communautés de communes (gestion SOBREC-Véolia)[2], la chaufferie qui fournit chauffage et eau chaude à Villejean, Beauregard et Pontchaillou (depuis 2012, gestion Cofely).

Charles Tillon

(3 juillet 1897, Rennes - 13 janvier 1993, Marseille)

Charles Tillon marin
Charles Tillon
Réunion clandestine du Parti Communiste Français à Longjumeau en 1943, Charles Tillon à droite

Charles Tillon Wikipedia-logo-v2.svg est né rue de Saint-Malo où ses parents tenaient un débit de boissons. C'était l'époque où il y avait en France un bistrot pour 80 habitants. Les faubourgs de Saint-Malo, de Brest et la ville de Rennes respectaient largement ce nombre. À Rennes il a été élève à l'école primaire de la rue d'Échange puis de l'Ecole d'Industrie du Boulevard Laënnec. Il se plaisait à dire qu'il devait tout à la formation reçue dans ces deux écoles.

Vient l'époque de l'insurrection communiste en Russie. Il était matelot dans la marine nationale et en 1919 son bateau est envoyé en Mer Noire pour venir en aide aux « Blancs » et chasser les « Rouges ». Il est alors le meneur d'une mutinerie qui lui vaut une condamnation à cinq ans de bagne (Toulon puis le Maroc). Les terribles conditions de sa détention entraînent son rapatriement en France.

En 1920 à la suite de son action en Mer Noire, sur décision de Lénine, il est considéré comme membre de la IIIème Internationale communiste. Il adhère au P.C.F en 1921. Permanent régional des syndicats CGTU à partir de 1924, il anime notamment en 1925 la grande grève des sardinières du Sud-Finistère. De cette date à 1940 il gravit les échelons du Parti communiste, devient député d'Aubervilliers. À plusieurs reprises il est condamné à la prison pour organisation de grèves et rébellions aux forces de l'ordre.

Le 17 juin 1940 il est à Bordeaux quand Pétain dit de cesser le combat. Ce même jour, Charles Tillon lance son appel « Le peuple français ne veut pas de l'esclavage, de la misère, du fascisme, pas plus qu'il n'a voulu la guerre des capitalistes. » Et il invite tous les Français à « s'unir dans l'action ». Il est à la base de la création des F.T.P (Francs Tireurs et Partisans).

De 1944 à 1947 il est ministre : de l'Air, de l'Armement (novembre 1945), de la Reconstruction (juin 1946). Il est l'auteur de la nationalisation de la SNECMA d'Air France et lance le projet de la Caravelle. Le 26 janvier 1947 il pose la première pierre de la Reconstruction de Saint-Malo.

De 1950 à 1952 il devient suspect aux yeux du PCF. Une enquête est instruite sur son compte et en 1951 il est écarté de la direction du parti et « renvoyé à la base ». En 1957 quand le parti veut le rétablir dans les « droits et devoirs » attachés à la qualité de membre du Parti, il refuse. La normalisation en Tchécoslovaquie Wikipedia-logo-v2.svg envenime ses relations avec le PCF. Avec d'autres « écartés » en 1970 il écrit le manifeste Il n'est plus possible de se taire. Ils dénoncent la politique stalinienne qui continue à sévir au PC. Il est exclu du parti.

En 1975 il se retire à La Bouexière en Ille-et-Vilaine. Le 13 janvier 1993 il décède à Marseille où il est honoré par des obsèques nationales. Il est enterré à La Bouexière. En 1994, le conseil municipal de Rennes décide de renommer l'avenue d'Ile-de-France en Avenue Charles Tillon.

En septembre 2007, le lycée professionnel Laënnec-Robidou de Rennes change de nom et devient Lycée professionnel Charles Tillon.[5]

Sur la carte

Chargement de la carte...

Notes

  1. Voir : [1]
  2. Voir le site : [2]