Rue Ange BLAIZE : commerces et artisanat au fil du temps

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A l'attention du lecteur

Le code du patrimoine (articles L 213-1 et L 213-2) fixe les délais de communicabilité des documents publics archivés. Les registres de patentes sont soumis au principe de la protection de la vie privée, en conséquence, les rédacteurs n'ont pas pu consulter les registres postérieurs à 1974. Les informations post-1974 proviennent d'annuaires, de publicités retrouvées dans diverses publications ou de l'existence actuelle des commerces.

Origines de la rue

Lors de sa session du 22 novembre 1887, la commission départementale a, entre autres, déclaré d'utilité publique le tracé du chemin vicinal n°43 reliant la Rue de l'Alma au Faubourg de Nantes, préfigurant l'emplacement de la Rue Ange Blaize.

Par délibération du conseil municipal en date du 15 février 1888, ce chemin vicinal n°43 prend le nom de Rue Ange Blaize, "en hommage à la mémoire du citoyen dévoué, du patriote ardent et du républicain éprouvé et sans faiblesse que fut Monsieur Ange Blaize" (extrait du procès verbal de la séance).

A partir des années 1880, les constructions se structurent tout d'abord en début de rue, côté Prison des femmes (Avenue de Beaumont). Quelques commerces s'y installent.

Cependant, les registres de patentes de l'époque ne permettent pas de définir le sens et l'ordre de numérotation des maisons de manière précise.

Grâce à une pétition déposée le 30 juin 1905 par les habitants de la rue concernant la construction d'égouts, la mention du bâtiment enregistré sous le n°1 permet de statuer que cette numérotation est établie de l'ouest vers l'est.



Avant 1888

Néanmoins, avant 1888, il est fait mention d'habitations et de commerces le long de ce bout de chemin appelé parfois "champ haut et bas".

Ainsi, un débit de boissons est présent à partir de 1880. Ce commerce, tenu par un cabaretier, est répertorié à différentes adresses comme au n°38 Rue de l'Alma de 1882 à 1883 et au n°50 Rue de l'Alma "prolongée" de 1884 à 1887. Il est enfin mentionné au n°8 Rue Ange Blaize de 1888 à 1889.

En 1882, une épicerie apparait dans les registres.

En 1884, un nouveau débit de boissons s'installe dans la rue.

En 1886, on note la présence de deux débits de boissons supplémentaires.

De nouvelles maisons voient le jour, certains commerces se maintiennent, d'autres se créent. A l'aube de 1888, la rue compte six commerces : cinq débits de boissons tenus par cinq cabaretiers et une épicerie tenue par un épicier regrattier.


A partir de 1888


Les inscriptions sur les registres de patentes se font plus régulières et précises. Elles permettent de référencer les commerces et artisans suivants :

  • n°1 : un débit de boissons de 1886 à 1920. Quatre cabaretiers s'y succèdent. Par la suite, la prolongation et la modification de numérotation de la rue font que le dernier commerçant poursuit son activité sur place au n°81 et ce jusqu'en 1921.
  • n°2 : un débit de boissons de 1888 à 1890. Le propriétaire, cabaretier, transfère son commerce au n°6 en 1891 et y exerce jusqu'en 1894.
  • n°3 : deux commerces sont recensés
    • Un marchand de vêtements confectionnés de 1912 à 1921.
    • Un menuisier de 1916 à 1920. A la suite de la prolongation et de la modification de numérotation de la rue, cette menuiserie réapparait au n°81 en 1926.
  • n°4 : deux commerces sont recensés
    • Un commerce de charbon de bois de 1903 à 1915 (cette adresse est liée à l'activité du n°16). Quatre marchands de charbon de bois se succèdent de 1904 à 1915.
    • La présence d'un débit de boissons est aussi notée à ce même numéro de 1912 à 1920. A la suite de la prolongation et de la modification de numérotation de la rue, ce débit de boissons se situe au n°90.
  • n°5 : un débit de boissons de 1888 à 1890.
  • n°6 : un débit de boissons de 1891 à 1920 (cette adresse est liée à l'activité du n°2). Six cabaretiers se succèdent. Puis, en 1921, la prolongation et la modification de numérotation de la rue placent ce débit de boissons au n°92.
  • n°8 : un débit de boissons du 1888 à 1889.
  • n°12 : une marchande de menue mercerie de 1896 à 1897. Elle transforme alors sa mercerie en épicerie à partir de 1898, un épicier regrattier la remplace de 1903 à 1904. C'est à nouveau une mercerie de 1907 à 1920 tenue par quatre commerçants successifs. la prolongation et la modification de numérotation de la rue place cette mercerie au n°98 jusqu'en 1921.
  • n°14 : une boulangerie de 1891 à 1920 avec une interruption notable entre 1916 et 1918. Le commerce est tenu par six boulangers successifs. A la suite de la prolongation et de la modification de numérotation de la rue, cette boulangerie se situe au n°100.
  • n°16 : une épicerie de 1898 à 1901. Elle est reprise par un second commerçant en 1900. Ce dernier devient marchand de charbon de bois de 1902 à 1903, date du transfert au n°4.
  • n°17 : plusieurs commerces y sont répertoriés :
    • Une épicerie de 1888 à 1907. Quatre épiciers regrattiers s'y succèdent. Le dernier commerçant en place devient marchand de charbon de terre en détail de 1908 à 1910, puis transforme à nouveau son commerce en épicerie à partir de 1911. Trois épiciers regrattiers lui succèdent. A la suite de la prolongation et de la modification de numérotation de la rue, cette épicerie se situe au n°99.
    • A partir de 1913, un cabaretier exerce son activité à ce même numéro et ce jusqu'en 1920. A la suite de la prolongation et de la modification de numérotation de la rue, ce débit de boissons est répertorié au n°36.
    • A partir de 1914, un autre épicier regrattier s'installe à ce même numéro, ainsi qu'un fruitier, et ce jusqu'en 1920. A la suite de la prolongation et de la modification de numérotation de la rue, ces deux commerces sont recensés au n°26.
  • n°18 : plusieurs commerces sont présents :
    • Un tailleur de 1898 à 1912.
    • Un marchand de charbon de bois de 1905 à 1920.
    • Une épicerie de 1916 à 1920. A la suite de la prolongation et de la modification de numérotation de la rue, ces deux commerces sont répertoriés au n°104.


Au début des années 1900 - 1910, grâce à l'action des propriétaires de l'époque, notamment Monsieur AMIOT, la rue se structure à partir de la Rue Lobineau (côté ouest). Au fur et à mesure de la réalisation des travaux de viabilisation engagés aux frais des propriétaires, les différentes portions de la Rue Ange Blaize sont progressivement transférées dans le domaine de la voirie municipale. Cependant, les projets de prolongation jusqu'au faubourg de Nantes sont ajournés en raison du coût d'acquisition des terrains jugé excessif. Il faudra attendre la construction de la cité jardin du Foyer Rennais, fin des années 1920, pour achever la Rue Ange Blaize telle que nous la connaissons aujourd'hui.

La consultation des dossiers "d'autorisation de constructions" aux Archives Municipales montre que la rue se dote graduellement de nouvelles maisons entre la Rue Lobineau et la Rue Marçais Martin dans les années 1910 - 1920. Il convient alors de reconsidérer la numérotation de la Rue Ange Blaize.

A partir des années 1920


L'examen des registres de patentes permet d'établir le détail des commerces et artisans de la rue :

  • n°18 : une épicerie de 1937 à 1972. Quatre épicier regrattiers se succèdent. Le dernier commerçant y exerce pendant 26 ans et y adjoint une activité de charcutier à partir de 1953.
  • n°20 : façade Isidore Odorico. Cet immeuble caractéristique de la Rue Ange Blaize fait l'objet d'une page particulière N°20 Rue Ange Blaize.
  • n°23 : un cordonnier en 1961.
  • n°23 bis : on retrouve le cordonnier du n°23 de 1968 à 1971.
  • n°24 : un marchand forain de 1921 à 1922.
  • n°26 : plusieurs commerces prennent place à cette adresse :
    • Une épicerie de 1921 à 1941 (anciennement au n°17). Cinq épiciers regrattiers se succèdent. Le dernier commerçant y adjoint une activité de pâtissier brioleur à partir de 1939, puis abandonne l'épicerie pour se consacrer uniquement à la pâtisserie de 1942 à 1972.
    • Un marchand de fruits de 1921 à 1945 (anciennement au n°17). Quatre commerçants s'y succèdent. Ce magasin devient une épicerie de 1946 à 1949, tenu par quatre commerçants. Puis, c'est à nouveau un magasin de fruits de 1950 à 1956 géré par une commerçante et enfin une épicerie fruitier de 1958 à 1968 gérée par trois épiciers regrattiers successifs.
    • Un cabinet de consultation (sage-femme) vraisemblablement à partir du début des années 2000 jusqu'en 2023.
    • Un caviste depuis 2023.
  • n°27 : un marchand de menue mercerie de 1950 à 1952. Deux commerçants se succèdent. Puis, une coiffeuse de 1961 à 1973.




  • n°28 : un assortisseur de 1930 à 1933.
  • n°36 : un débit de boissons voit deux cabaretiers se succéder à partir de 1921. Le second commerçant y adjoint une épicerie à partir de 1935. L'activité de débit de boissons cesse en 1952. De 1935 à 1972, quatre épiciers regrattiers se succèdent.
  • n°37 : une épicerie de 1918 à 1968. Trois épiciers regrattiers se succèdent durant cette période. Le deuxième commerçant prend l'affaire le 1er avril 1934 et exerce son activité pendant 25 ans jusqu'en 1959. Une agence immobilière (location, vente, renseignements divers) s'installe à ce même numéro de 1970 à 1972. Aujourd'hui, le n°37 héberge un cabinet médical (psychologues) depuis le milieu des années 2000.
  • n°40 : ce commerce emblématique de la Rue Ange Blaize fait l'objet d'une page particulière N°40 Rue Ange Blaize.
  • n°41 : un cordonnier de 1961 à 1964. Un entrepreneur de travaux de terrassement y installe ses bureaux de 1968 à 1971. Une auto-école prend place à partir de 1972. Aujourd'hui, c'est un entrepreneur producteur de spectacles qui y exerce son activité depuis 2004.
  • n°45 : un débit de boissons de 1911 à nos jours. Neuf cabaretiers se succèdent de 1911 à 1974. Cette adresse est indissociable du n°31 Rue Étienne Dolet.
  • n°47 : un voiturier n'ayant qu'un équipage de 1914 à 1936.
  • n°49 : un menuisier entre 1923 et 1924.
  • n°50 : ce commerce emblématique de la Rue Ange Blaize fait l'objet d'une page particulière N°50 Rue Ange Blaize.
  • n°64 : un garage de mécanique automobile de 1928 à 1962 avec une interruption de 1946 à 1948. Dix mécaniciens s'y succèdent. Après une nouvelle interruption d'activité constatée dans les registres, le garage est repris en 1971. Un débit de boissons est aussi présent à cette même adresse de 1933 à 1972, généralement tenu par les épouses des garagistes. Ce garage est toujours en activité.



  • n°73 : une épicerie de 1935 à 1960. Sept épiciers regrattiers se succèdent. Depuis 1971, c'est un salon de coiffure toujours actif de nos jours.
  • n°74 : une agence de marketing depuis 2012.
  • n°76 : une boucherie de 1926 à 2006. Cinq marchands bouchers se succèdent.
  • n°77 : un débit de boissons de 1925 à 1972 (anciennement au n°79). Onze cabaretiers se succèdent durant cette période.



  • n°79 : un débit de boissons de 1922 à 1924 avant son transfert au n°77 (anciennement au n°81). Venant aussi du n°81, une menuiserie de 1930 à 1974. Deux menuisiers, vraisemblablement père et fils, se succèdent avec une interruption entre 1937 et 1948.
  • n°81 : plusieurs commerces y sont répertoriés :
    • Un débit de boissons est présent en 1921 (anciennement au n°1) puis s'implante au n°79.
    • Une menuiserie (anciennement au n°3) de 1922 à 1929 puis transfert au n°79.
    • Deux perruquiers exercent leur activité de coiffure de 1937 à 1945.
    • Un marchand forain de 1958 à 1962.
    • Une coiffeuse de 1963 à 1974.
  • n°84 : un cabinet médical de 1955 à 1966 (prospectrice médicale et radiesthésiste).
  • n°85 : une entreprise de travaux de bâtiments de 1959 à 1972. La société "Les Entrepreneurs Réunis" s"y installe en 1972. Aujourd'hui, c'est le siège d'une agence immobilière depuis 2009. En parallèle, un atelier de couture est recensé à cette adresse de 2006 à 2009.
  • n°87 : une entreprise de couverture depuis 1953. Quatre entrepreneurs se succèdent, le dernier exerce son activité depuis 2005.
  • n°89 : un marchand forain de 1924 à 1928.
  • n°90 : un débit de boissons de 1922 à 1972 (anciennement au n°4). Ce café est tenu par dix-huit cabaretiers durant cette période.
  • n°92 : un débit de boissons de 1921 à 1972 (anciennement au n°6). Quatorze cabaretiers s'y succèdent. En 1949, le café est repris par Mme Jumel jusqu'en 1967 et en parallèle, son mari exerce une activité de voiturier de 1950 à 1956 et de transporteur de marchandises de 1957 à 1968. Aujourd'hui, c'est toujours un bar.



  • n°95 : un marchand forain de 1947 à 1948.
  • n°96 : un luthier rhabilleur de 1922 à 1933. Il s'installe à Rennes en 1921, ayant pris la suite de son père qui exerçait ce métier à Lambézélec, rue de la Vierge dans le Finistère.
  • n°98 : une épicerie de 1922 à 1972 (anciennement au n°12). Sept épicier regrattiers se succèdent, le dernier tient ce commerce pendant 34 ans. Enfin de 2020 à 2024, c'est le siège d'un commerce de gros en habillement.
  • n°99 : une épicerie de 1921 à 1972 (anciennement au n°17). Treize épicier regrattiers se succèdent, la dernière commerçante exerce son activité pendant 23 ans.
  • n°100 : une boulangerie de 1921 à 1972 (anciennement au n°14). Dix boulangers s'y succèdent. En 1949, le propriétaire des lieux dépose un permis de construire pour créer une devanture.
  • n°102 : un marchand forain de 1928 à 1933.
  • n°104 : plusieurs commerces y sont recensés :
    • Une épicerie de 1921 à 1967 (anciennement au n°18). Six épiciers regrattiers se succèdent.
    • Un commerce de charbon de 1921 à 1939, trois marchands se succèdent dans cette période.
    • Un laitier de 1941 à 1945. Ce commerce devient une épicerie de 1946 à 1952. Six épiciers regrattiers s'y succèdent.
    • Une marchande de couleurs (droguerie) entre 1953 et 1954.
    • Une mercerie de 1955 à 1964. Deux commerçantes se succèdent.
    • Un tailleur de 1924 à 1956
    • Un menuisier de 1966 à 1971.
    • Une coiffeuse à partir de 1967.
    • Une artiste peintre depuis 2015.
  • n°108 : une marchande de bimbeloterie en demi-gros de 1947 à 1949. Aujourd'hui, une orthophoniste y a installé son cabinet depuis 2006.




En marge de commerçants et artisans ayant pignon sur rue, quelques adresses de dépôts sont répertoriés Rue Ange Blaize tout au long de ces décennies :

  • n°26 : dépôt d'un teinturier détacheur apprêteur de 1969 à 1973.
  • n°41 : entrepôt d'un marchand de sacs en papier ayant son commerce au 23 Rue Ginguené de 1943 à 1950.
  • n°81 : dépôt de la SARL d'installations sanitaires ARISTOL de 1956 à 1968.
  • n°91 : entrepôt d'un marchand de cycles ayant son magasin Rue d'Isly de 1958 à 1972.
  • n°93 : entrepôt d'un marchand de graines de 1958 à 1968. Entre 1970 et 1972, ce lieu devient le dépôt, vraisemblablement régional, d'une manufacture de munitions de Bourg-les-Valence (Drôme).
  • n°97 : entrepôt du menuisier du n°79 de 1968 à 1972.